01/09/2015
Eau de mûres
Les mûres sont rares ou ratatinées en zones de sécheresse mais certainement bien joufflues du côté du Cotentin ;-)
Donc, après une longue recherche, j'ai dû me satisfaire d'une poignée de jolies baies mauves... qu'il faut toujours laver dans plusieurs eaux tant elles sont poussiéreuses, je ne connais pas de petits fruits aussi sales : L'eau de rinçage en est carrément brune !!
L'idée était de créer une alliance saveur-santé MÛRES-SAUGE basée sur les antioxydants naturels avec un petit souci : Le mariage s'avère aussi délicieux qu'un tantinet âpre, il faut un peu le sucrer, nous verrons comment y parvenir sainement.
Si vous n'avez pas de sauge sous la main (plante difficile à conserver en pot, c'est une terrienne rebelle et vagabonde !), utilisez de la MENTHE fraîche.
LES BIENFAITS DE LA MÛRE :
- Prévention des maladies cardio-vasculaires
- Absorption du cholestérol
- Antioxydante et anti radicaux libres
- Vitamines C et E
LES BIENFAITS DE LA SAUGE : Si nombreux que l'on va synthétiser :
Purifiante de tout l'organisme, véritable vaccin contre toute pathologie, antioxydante de haut vol.... la panacée universelle en quelque sorte !
Une fois les mûres lavées (attention leur jus tache terriblement) on en écrase rapidement quelques unes sans chercher à faire un "coulis" : Le liquide serait trop sombre !
Sans mortier, on peut les immerger dans le contenant d'eau final et les écraser avec un bâton propre ou le manche d'une longue cuiller en bois.
Rien de plus facile : Une belle fiole, quelques mûres dont 4 ou 5 sont écrasées, 3 ou 4 feuilles de sauge que l'on aura légèrement froissées pour en exprimer les huiles essentielles, de l'eau avec ou sans glace.
C'est maintenant qu'il faut sucrer un tout petit peu afin de casser l’âpreté du mélange et pour se faire, sans troubler l'eau, sans se battre avec du sucre qui refuse de fondre, sans avaler force calories, on investit dans du SIROP D'AGAVE :
Sans être allé au Mexique, tout le monde connait cette épineuse (ou en a un souvenir cuisant !), cousine de la célèbre Aloé Vera mais les deux n'appartiennent pas au genre "cactée".
L'agave pullule sur le littoral méditerranéen, envahissant les talus, les voies de chemins de fer ainsi que les dunes sableuses.
De ses larges feuilles, on tire de multiples produits : Fibre de sisal (paniers, ficelle...), sirop, Tequila, savon liquide... Son jus frais recueilli est très irritant pour la peau.
Attention aux provenances douteuses du sirop d'agave vendu trop bon marché !!!
Préférez un achat Bio labellisé équipé d'un bouchon stop-gouttes, ce détail est important car si dans une tasse de thé vous mettiez un carré de sucre, il ne faudra que 3 gouttes de sirop d'agave.
En moyenne, le flacon de 250 g coûte 2,70 €, c'est pas la ruine, il dure très longtemps, c'est bien de limiter sa consommation de sucre traditionnel, il est insipide et sans adjonction chimique ! Tout ça, tout ça !
>> Pour finir, la préparation ira au frigo où on l'oublie quelques heures.... Il fait trop chaud par chez moi pour que je tente la version "tisane chaude", mais elle doit être très bonne aussi !
04:53 Publié dans Eaux parfumées, Je cueille, Mûres et fruits "bleus" | Lien permanent | Commentaires (14)
12/06/2015
Magnolia ? Miam, miam !
Blanc pur, violine ou rose dragée, le magnolia magnifie de très nombreux parcs et jardins, ceci dans le monde entier.
Mais savez-vous que ses fleurs sont non seulement comestibles mais succulentes ?
Par contre, seuls les petits oiseaux se gaveront des graines corail qui sont toxiques pour l'homme.
Quel goût peut bien avoir un pétale de magnolia ?
Suivant que l'espèce soit à grandes fleurs blanches (magnolia grandiflora) ou à fleurs étoilées ou encore à "tulipes" verticales, la saveur fruitée varie mais très peu.
Plus la variété est de couleur rose et plus le parfum sera proche de celui de la rose mais l'ensemble a une saveur épicée, au léger parfum d'agrumes avec une note évidente de vanille.
En Chine et au Japon, la fleur de magnolia entre dans la panacée médicinale. Les habitants des grands centres urbains soumis à de fortes pressions, consomment la belle chaque jour pour son potentiel anti-stress annoncé aussi efficace que celui de nos antidépresseurs.
En Occident, on la boude médicalement (question de culture sans doute) mais on adore la fleur de magnolia en décoration des gros gâteaux à étages ou dans les salades salées ou sucrées.
Leurs formes en "barquette" (un peu comme les feuilles d'endive ;-) autorisent aussi un remplissage de crudités ou de crème dessert et bien entendu, à demi-enrobés de chocolat... comme on le fait pour les pétales de roses (photo ci-dessous) :
Mais lors d'un stage avec le plus fou des botanistes-cuisiniers, j'ai goûté AUX CHIPS DE MAGNOLIA, c'est un souvenir impérissable, et j'ai adoré autant l'idée que le goût !
Cet homme serinait aux plus timorés "Mais soyez curieux que diable, testez des tas de trucs, sortez de la routine, la vie est courte, ne vous endormez pas !!! "
L'arbre étant le plus souvent monumental, il est difficile d'en attraper les fleurs, sauf dans un jardin privé où une échelle sera alors bienvenue.
Sur le Jardin du Peyrou à Montpellier, deux magnolias tricentenaires trônent à l'entrée.
Je m'assieds sur le banc le plus proche et j'attends que les grosses fleurs tombent, les chutes sont incessantes, le sol est jonché de pétales. Hop, je ramasse aussitôt car ainsi, aucun chien ne s'est soulagé dessus ;-)
Chez soi, on baignera les pétales au moins 2 fois pour les laver, puis on les sèchera grossièrement au papier absorbant.
Ensuite, chacun fait à sa guise : CHIPS SALÉES OU SUCRÉES !
Profitant de l'humidité qui enveloppe encore les pétales, on saupoudre légèrement du sel ou du sucre.
Une fois les pétales étalés sur la plaque du four, celui-ci sera mis sur thermostat doux (autour de 80°).
Ensuite, on ne les quitte pas des yeux car ils doivent plus sécher que cuire. Les pétales bruniront si on n'a pas de four vapeur ni de réglage précis, c'est incontournable. Il faut les sortir du four avant qu'ils ne grillent !
C'est croustillant, épicé, fruité, carrément excellent !
En Italie, la fleur de magnolia se consomme frite en "tempura" (pâte légère réalisée à l'eau pétillante glacée) ou en beignet.
Enfin, on peut en faire un délicieux et très délicat vinaigre, sa réalisation est d'une facilité absolue.
Ce vinaigre s'améliore en vieillissant (comme nous !) et fait merveille en giclée inattendue sur du poisson cuit à la vapeur, sur une poêlée de légumes (ou un wok) et aussi dans les salades sucrées ou salées.
RECETTE DU VINAIGRE DE MAGNOLIA :
On emploie impérativement du vinaigre de riz, seule base acide totalement incolore et insipide.
Une fois les pétales de magnolia sommairement ciselés, ils sont entassés dans un bocal puis couverts de vinaigre de riz et enfin, on laisse le temps faire son œuvre...
Perso, je ne le filtre pas mais j'écope le liquide avec une mini louche.
Voilà les ami(e)s, encore des saveurs inattendues, très agréables qui casseront le quotidien parfois monotone et comme d'habitude (ou presque) c'est gratuit !
02:59 Publié dans Fleurs, Je cueille, Petite Cuisine, Vinaigres | Lien permanent | Commentaires (17)
09/06/2015
Rose trémière, cachotière
Quand on voulait donner de la verticalité à un massif ou pour dissimuler une clôture lépreuse, on semait des roses trémières... Très vite, la plante lançait ses flèches fleuries, souvent plus hautes que le jardinier !
Enfant, j'adorais dépiauter ses capsules bourrées de graines plates.
La belle multicolore appartient à la grande famille des Malvacées ("malva" étant la mauve en latin... et dire qu'on supprime le latin de l'école, mais comment feront les botanistes et les pharmaciens du futur, alors que les plantes ne portent QUE des noms antiques ??? J'enrage.)
Bref, la rose trémière si commune étant calmante, faut que je reste sur ce sujet ;-)
De son nom savant Alcea rosea, la rose trémière a pour cousine la guimauve officinale (Althea rosea) dont les racines larges et épaisses ont longtemps fourni la substance gélatineuse à l'origine des Marshmallows ou des Loukoums... c'est kif-kif !
La grande famille comprend aussi l'Hibiscus, le Lavatère et l'Althéa de couleur bleu-mauve, photo ci-dessous :
L'énorme pistil en forme de trompette est commun à toute l'espèce, excepté chez la mauve de nos bords de chemins, photo ci-dessous, où il est plus rikiki :
Mais revenons à notre rose trémière qui cache bien son jeu !
En effet, on l'a vu, de sa racine on faisait des confiseries, mais de sa très longue tige constituée de fibres souples et solides, on fabriquait des toiles rigides et les résidus produisaient un excellent papier que les aquarellistes d'aujourd'hui seraient heureux de posséder.
Mais ce n'est pas tout !
Ses feuilles, compotées avec ail et oignons, donnent une "pâte à tartiner" végétale, savoureuse sur des tranches de pain grillé.
Ses pétales décorent les salades avec bonheur (toute la plante et toute l'espèce est comestible) et leur petit parfum qui hésite entre l'iris et la rose résiste très bien à la haute température, donc ils se transforment facilement en sublime confiture :
ET C'EST PAS FINI !!
La fleur de la rose trémière est médicinale. Toute la plante est mucilagineuse et émolliente :
Sa "gélatine" naturelle est anti-inflammatoire, détend les tissus irrités et cicatrise les lésions, ce qui en fait LA plante antitussive par excellence. Elle agit comme un gel apaisant que l'on étalerait dans la gorge, exactement pareil.
Toux, voix cassée, maux de gorge, bronchite : On se fait un bon volume de tisane car, pour qu'elle soit efficace, il faudra en boire (à petites gorgées lentes) 3 tasses par jour. Pas plus, au-delà, la boisson serait laxative (toujours le pouvoir enrobant)...
Je reviens quand même sur les "langues mortes", juste pour dire que le mot ALTHÉA vient du grec "ALTHAINÔ" qui signifie je guéris.
Dès que l'opportunité s'en présente (vacances, promenade...) on rafle un petit panier de fleurs qui seront étalées en vue du séchage, toujours à l'ombre.
Les fleurs de couleur violine vireront au bleu en séchant, seules les blanches le resteront.
Et puisque on cause couleurs, sachez que le pouvoir pigmentaire de la fleur en a fait longtemps une bonne teinture pour tissus et... pour sirops !
La tisane -elle aussi- aura la couleur de la fleur choisie, de presque incolore à rose pâle en passant par un rose-violet...
LA TISANE :
Dans 3/4 de litre d'eau (on aura ainsi nos 3 tasses pour la journée) portée à ébullition, on plongera 30 grammes de fleurs séchées (ou de ses cousines exemptes de pesticides, bien sûr !).
Feu coupé, casserole couverte, on laissera infuser 10 minutes.
Après avoir filtré, il sera utile de sucrer avec du miel, bienfaisant pour la gorge.
La prévoyance voudrait que l'on possède une petite réserve de ces fleurs... au cas où, car l'efficacité de la tisane est indéniable.
Parfois, on ne peut pas soigner son mal de gorge parce qu'on attend un bébé ou que l'on prend déjà des médicaments lourds ; la tisane de rose trémière tombe à pic dans ces cas-là.
Allez, on bloque ça dans un coin de sa tête et puis une fois les fleurs trouvées et séchées, on n'oubliera pas de noter sur le bocal à quoi elles servent !
03:43 Publié dans Aux petits soins, Fleurs, Je cueille | Lien permanent | Commentaires (9)