29/04/2018
Mousse de cornichons
Sans aucun complexe, j'affirme avoir eu là une idée de génie !! Et pour faire plaisir à Zaz, voilà comment vous devez vous comporter : Prosternez-vous !!! ^^
J'ai cherché partout, y compris sur des sites étrangers CETTE RECETTE N'EXISTE PAS ! Mais on va vite me la piquer, elle se retrouvera sur x blogs... Pas grave.
C'est arrivé bêtement : J'avais décidé d'aller "tailler une bavette avec mon boucher" (fallait que je la place, celle-là :-) mais il y avait du monde qui attendait son tour à l'extérieur du magasin, j'en fis autant.
J'observais alors un jeune gaillard qui dévorait son sandwich duquel tombaient par terre, une après l'autre, des grosses lamelles de cornichons... C'est vrai que ça glisse volontiers ces trucs là.
Si ces cornichons étaient "tartinables", ils ne s'échapperaient plus... >>>> EURÊKA !
Il parait que les français sont les plus gros consommateurs de cornichons au monde...
Bien sûr, mon "invention" ne convient pas pour accompagner la charcuterie ou les viandes froides, il faut garder le croquant des cornichons entiers ; je ne pense qu'aux sandwiches, qu'ils soient classiques ou comme ici, plus modernes :
Voilà ! Le cornichon en pâte ne peut pas s'enfuir de là !
Je ne voulais pas trahir le cornichon mais lui garder son identité et sa saveur. Par contre, j'espérais rafraîchir sa couleur un peu tristounette, ce fut fait.
PREMIÈRE ÉTAPE : Le mixage
Si j'avais un robot de compète qui accepte de broyer des petites quantités assez rigides sans liquide, je me serais moins faite ch suer mais bon, ça a fonctionné avec le mixeur plongeant, à condition de couper les cornichons en lamelles AVANT et de les noyer avec la moitié du vinaigre contenu dans le bocal, opération réalisée en deux fois.
Le bidule rose, c'est mon entonnoir "éléphant". Il est posé sur un récipient et recouvert de gaze qui va filtrer et assécher la purée de cornichons.
La fameuse purée ne me convenait pas car elle était granuleuse et de couleur moche.
Afin d'éclaircir la teinte et de donner du crémeux, du liant, je décidais d'ajouter de la poudre d'amandes.
Je n'avais pas de poudre prête à l'emploi mais des amandes effilées que j'ai faites légèrement torréfier à la poêle, juste pour les dorer un peu et -en même temps- ce petit coup de feu détruira les éventuelles bactéries.
Il ne fallait pas ajouter d'élément cru, sinon le produit fini aurait dû être stérilisé.
Je suis très "à cheval" sur les conditions sanitaires de toute préparation à conserver : Cuire trop brièvement, introduire des ingrédients crus, ne pas avoir les mains propres, etc... conduit à voir moisir sa production ou la faire fermenter.
Et on ne le répétera jamais assez !!
Le bon vieux moulin à café Moulinex reprend du service pour réduire les amandes en poudre.
Je précise que si j'avais eu de la "vraie" poudre d'amandes, elle AUSSI aurait été torréfiée afin de la cuire et de l'assainir.
Ajoutons que cette action offre l'avantage de décupler la saveur des fruits à coques.
>>
La poudre a été ajoutée à la fourchette, peu à peu, jusqu'à obtenir une texture crémeuse mais compacte avec un minimum de vinaigre pour ne pas liquéfier la préparation.
J'ai laissé reposer ma mixture une bonne heure pour voir comment elle allait réagir....
Ce que je redoutais arriva : La poudre d'amandes avait trop "bu" le vinaigre, j'ai donc simplement introduit une lampée d'huile d'olive qui ne détrempe pas, contrairement au vinaigre.
Le résultat est impeccable, facile à tartiner. La couleur est jolie.
Test basique sur une tranche de pain : La saveur du cornichon vinaigré est bien là, imperturbable, on sent la douceur de l'amande sans qu'elle ne prédomine et surtout, la mie de pain n'est pas mouillée.
Après avoir préparé un Bagel (seconde photo sur cette page) pour achever les tests et vérifier la tenue de la mousse (à laquelle j'ai ajouté un peu de mayo), il était temps de la mettre en pot, rempli à ras bord afin de ne pas introduire de l'air ; il sera ensuite conservé au frigo... comme des cornichons, pardi !
04:24 Publié dans Epices et condiments | Lien permanent | Commentaires (33)
27/04/2018
On dit "Olé" !
Ralala... je crois que j'ai un peu présumé de mes capacités physiques...
C'est le kiné qui est venu me déplier dans mon lit hier matin tellement j'étais bloquée ^^
Entre massages actifs et recommandations diverses, j'ai cru qu'il parlait à un chien :
COUCHÉE !
TRANQUILLE !
Il ne me connaît pas encore bien ce monsieur...
Mais il a été efficace ! Couchée ? Faut pas rêver, quand on sera mort, on aura tout le temps de rester allongé...
Je joue donc la sagesse temporaire sur la terrasse, l'ordinateur devant, la tambouille derrière (feu gaz abrité du vent par des cartons, pas très chicos mais ça marche ;-)
Kékia là-dedans ?
De la confiture de poivrons rouges, c'est une tuerie !
Et vous savez à quoi ça sert ?
Imaginez une tranchette de bon pain grillé sur laquelle vous posez délicatement un morceau de fromage assez fort (du chèvre fermier, un parmesan sec, une tomme de brebis, etc) et sur ce bout de fromage, vous laissez couler un peu de confiture de poivron rouge épicée, le nirvana n'est pas loin !
Alors oui, je suis bien consciente que ce n'est pas la saison des poivrons mais quand un bel Hidalgo gratte de la guitare derrière son stand de produits espagnols bio sur le marché.... j'en suis désolée, mais je craque, la chair est faible, que voulez-vous !
ON FAIT COMMENT ?
On lave, on essuie, on tranche et on vire les graines + les parties blanches (amères).
Ensuite, le poivron est taillé en lanières qui sont recoupées en menus morceaux
Mais je ne m'emm... plus la vie pour retirer la peau des poivrons (et tomates), j'utilise un rasoir "spécial légumes à peau très fine" (marque Mastrad, ci-dessus). C'est un cadeau de ma fille et ce jour-là, elle a eu une excellente idée !
Donc, je plaque chaque lanière bien à plat sur la planche à découper et je retire la peau. Basta.
Sur les bouts des lamelles de poivrons trop tortueuses, j'ai laissé la peau... !
LES INGRÉDIENTS :
Les 3 poivrons étaient gros, il en est resté 700 grammes une fois nettoyés et coupés, donc poids net.
- Pour ce poids, j'ai mis 280 g de sucre (suivant les indications du beau vendeur ;-)
- Il faut aussi 1 citron vert
- Une pincée ou 6-7 filaments de Safran (facultatif mais super bienvenu)
- Du piment d'Espelette (j'ai préféré mettre du Paprika fort et fumé (Pimenton de la Vera)
- Sel et poivre
Ce compromis (entre le sucre -non prédominant mais la chair des poivrons est naturellement sucrée-, le parfum du citron vert, la force du piment) est assez surprenant mais grande classe et puis c'est BEAU !
Si vous aimez les poivrons, essayez, c'est génial !
LA CONFITURE :
Le plus long aura été l'épluchage et la découpe, comme toujours mais la récompense est à la clef !
-- Dans une marmite confortable, verser le jus ET le zeste du citron vert + 1/2 verre d'eau + le sucre, chauffer jusqu'à ce que le sucre fonde.
-- Ajouter les dés de poivrons, salez, poivrez puis maintenir une ébullition non violente. Il faut remuer souvent et si les poivrons semblent vouloir caraméliser ou attacher, rajouter un peu d'eau.
-- Il est difficile de donner un temps de cuisson précis, il varie avec la maturité et la quantité des légumes, avec la source de chaleur utilisée et... la patience que l'on peut dispenser !
-- C'est pas grave, on fait autre chose pendant cette cuisson mais on vient remuer souvent.
-- Lorsque les poivrons deviennent plus sombres, le liquide contenu dans la marmite diminue sensiblement, les morceaux sont très tendres... c'est bientôt fini !
-- J'ai coupé le feu pour réduire les poivrons en purée avec le mixeur plongeant.
-- C'est en remettant la marmite sur le gaz que j'ai ajouté le safran et le piment, j'ai goûté pour contrôler l'assaisonnement, la cuisson s'est poursuivie encore un peu, le temps que la préparation se sèche et ressemble vraiment à une confiture, puis mettre en petits pots, les retourner 15' et c'est fini.
La faible quantité de sucre interdit une longue conservation dans un placard, donc il faudra garder son butin au frigo mais lorsque j'en referai (parce que j'en referai, c'est certain !) je stériliserai mes bocaux 30 minutes afin d'en profiter tout l'hiver.
Voilà.... J'adore le goût et la couleur !
Mais demain si j'arrive à bouger normalement, je me lance dans une autre aventure gustative, beaucoup plus verte cette fois et très pratique... enfin, si je réussis mon coup ^^
04:32 Publié dans Poivrons | Lien permanent | Commentaires (37)
24/04/2018
Ce qui devait arriver.... arriva !
Afin d'explorer une flore différente (avec l'espoir d'un retard de végétation fournisseur de quelques asperges), je décidais de grimper un peu en altitude ; c'est là qu'on regrette les 4 misérables chevaux sensés propulser sa voiture.... on a envie d'ouvrir la portière et de pousser avec le pied ^^
Le passage entre 700 et 900 mètres d'altitude a été le plus long, le plus lent mais une halte permet au moteur de refroidir et à la conductrice, un bon moyen d'embrasser le paysage vertigineux d'en-dessous :
Chaque hameau surplombe et surveille ses vagues de granit, actuellement verdies par les cultures d'oignons doux.
Et chaque fois, j'ai une pensée émue pour les hommes qui -autrefois- ont eu tant de courage pour creuser la montagne, la rendant ainsi accessible et fertile...
Quitte à stationner, voyons un peu ce que recèlent les buissons alentours...
WHAOU ! Quel accueil, merci dame Nature ! Un énorme entrelacs de mamans asperges, ça pique, ça griffe mais il doit bien y avoir des "bébés" là-dessous...
Y EN A !!!! Et maousses costauds !!
Je suis très silencieuse, mes bottes aux semelles souples me permettent d'entendre tout : Les oiseaux, les grognements des sangliers qui grattent le sol au loin, le froissement des herbes sous le passage des lézards, le butinement des insectes et... des petits bonds mais bonds de quoi ?
Intrigué Jeannot Lapin ? En tous cas, il m'observait !
Le presque imperceptible déclic du déclencheur photo le fera fuir, dommage il prenait le soleil, je l'ai dérangé mais j'ai pu au moins observer qu'il quittait "ses vêtements d'hiver" pour ne garder qu'une toison légère ; d'ailleurs, j'ai trouvé de la laine accrochée aux ronciers et aux églantiers où les animaux sauvages vont volontairement se frotter pour s'en débarrasser plus vite.
Et cette laine n'est pas perdue pour tout le monde ! Les oiseaux -en plein période de construction- viendront chercher le précieux matériau qui donnera une couverture des plus douillettes dans leurs futurs nids...
Bientôt j'aurai un appareil photo qui me permettra d'avoir des images nettes pour les prises de vues de loin, il me tarde.
Après avoir ramassé une belle botte d'asperges, vérifié qu'aucune morille ne pointe le bout de son chapeau, que mon indispensable Sarriette des Montagnes est bien vivante, il est temps de reprendre la grimpette par une route qui se rétrécit au point de redouter le croisement avec un autre véhicule... On fera comment ? Qui ira vers le ravin ?
Mais non, pas de souci, de loin en loin, les habitants ont creusé des garde-fous bien utiles !
L'image ci-dessus réclame quelques explications ^^
Au sommet du lieu (960 mètres), un seul bastion résiste : Une ferme un peu en retrait de la route dont le chemin d'accès déboule en plein virage ; son prudent propriétaire aurait pu acheter un miroir rond, "spécial sortie délicate" qui permet de voir si un véhicule arrive sur sa gauche... Mais non, le bon vieux miroir des familles fera très bien l'affaire !!
Je ris sous cape en pensant qu'en ville, un tel objet ne resterait pas entier et en place plus de 5 minutes...
A cette croisée des chemins, j'ai stoppé pour aller discuter un moment avec un cheval (dont on aperçoit le naseau sous le miroir, en bout de la flèche rouge).
Je lui ai donné une brassée de trèfle blanc et de silène enflé, que du bon à manger pour sa santé mais je n'ai jamais pu le toucher, beaucoup trop craintif et si un cheval réagit ainsi c'est qu'il est ou a été maltraité...
Outre le miroir dans lequel je me tire le portrait en vue de mon inscription au concours d'élégance local ^^ on voit à droite un panneau indiquant "DANGER, l'endroit pullule de sangliers". La belle affaire !
C'est quoi cette légende qui voudrait nous faire croire à l'agressivité du sanglier ?
LE SEUL DANGER DANS NOS FORÊTS, C'EST L'HOMME, SURTOUT QUAND IL EST ARMÉ !!!!
C'est le paradis ici pour les bêtes sauvages : Des châtaignes à foison, des glands, des noix, des noisettes et des racines grasses à manger, des cascades de partout qui leur procurent à boire 12 mois sur 12... Pourquoi diable les sangliers seraient-ils hargneux ?
Bien sûr qu'il est plus prudent de ne pas déranger une laie avec ses petits, elle les protège, mais un solitaire, sa seule réaction face à l'homme sera la PEUR et non l'attaque.
Ce point d'eau facilement accessible doit grouiller d'animaux dès la nuit tombée... Chevreuils, mouflons, lapins de garenne, renards roux, sangliers, rapaces, rongeurs, oiseaux...
Il est temps d'inspecter les plantes du coin.
Le fort écart de température dû à l'altitude ralentit les poussées printanières, il y a un bon mois de différence avec la végétation de la plaine mais ce versant est exposé plein sud, il est abrité des vents, je dois aller farfouiller car je ne serai pas étonnée d'y découvrir quelques mousserons... D'ailleurs, ça sent l'humus et la truffe, ce qui est bon signe !
Seules les feuilles de châtaigniers craquent sous mes pas, mais si peu car elles sont humides.
Quel silence magistral, j'aime ça.
Quoique... j'entends grogner et cette fois, le bruit est proche...
Nous nous sommes retrouvés nez à groin au détours d'une futaie !
Même pas pu immortaliser cet instant trop fugace. J'ai eu beau expliquer au sanglier que je ne lui voulais aucun mal, que je n'étais pas armée... il a tourné les sabots, le malotru !!
Enfin... j'ai au moins pu le photographier dans sa fuite et constater qu'il tenait sa queue basse, signe de paix absolue, une queue dressée indiquerait le contraire. Donc, il a parfaitement compris mes propos, en tous cas les intonations de ma voix l'ont rassuré.
Je m'en veux de lui avoir fait peur, son cœur a dû battre à exploser...
Bon... faut rentrer, la faim me tenaille, cette fois-ci j'ai croisé plus de bêtes que d'êtres humains, ce qui n'est pas pour me déplaire ! Bredouille en champignons, riche en asperges et en images qui trotteront dans ma tête pour rendre plus belles mes nuits...
05:52 Publié dans animaux | Lien permanent | Commentaires (21)