16/04/2018
Asperges sauvages
L'an prochain, je ferai du bizness ^^ il me faudra l'aide d'un jeune et fringant bipède qui saura sauter les murailles, ramper et bondir dans les sous-bois car mes guibolles ne font plus trop l'affaire pour la cueillette sportive !
Ma récolte, je l'expédierai à 3 grands restaurants parisiens qui mettront sur leur carte "RISOTTO AUX ASPERGES SAUVAGES DES CÉVENNES" comme ci-dessus, ils feront un tabac et moi je ferai mon beurre....
Mais un Thierry Marx tuerait pour travailler des asperges aussi succulentes, c'est certain !!
J'aurai pu ressortir les photos de la note postée sur feu le site mais comme ma chienne y est omniprésente, j'ai préféré en faire des nouvelles, c'est moins douloureux.
Donc dimanche matin, ENFIN il ne pleut plus et je décide de la jouer scientifique pour trouver des asperges !
Faut vraiment être dingue de cueillettes pour agir de la sorte, je m'explique :
L'asperge sauvage ne pousse qu'en zone calcaire, or en Cévennes, les zones calcaires sont hyper rares, c'est schiste et granit mais si j'en ai trouvé une à 50 km, pourquoi n'y en n'aurait-il pas une autre plus près ?
J'ai donc scruté à la loupe une carte géologique du BRGM empruntée à l'office de tourisme... VICTOIRE !!!!
Il y a bien une faille calcaire à forte déclivité à seulement 8 km, coincée entre deux plissements granitiques.... je suis déjà en route !
Toujours issue du pied piquant de sa "mère", la délicieuse pousse cherche la lumière.
Partie à 7h30, je suis revenue à 14h30 !!!! Folie pour 400 grammes de verdure !
C'est comme à la pêche, quand ça mord on ne part pas, encore un, encore un... on ne va pas quitter la place si vite ^^
N'empêche que si je me suis éclatée, j'ai morflé aussi : Glissades, rencontre avec une salamandre agressive sans doute sortie d'un film de monstres, avec un sanglier qui avait une sale gueule, les branches qui voulaient me crever les yeux, les tirs des chasseurs un peu trop près et le cul par terre sans arrêt, genoux à la torture.... Mais ça fait rien, je les ai eues et pire : Aujourd'hui j'y retourne !!!!
J'ai mis un crayon pour donner une idée de la grosseur de mes asperges ; sympa ma foi !
La plupart des amateurs les mangent en omelette, je trouve que c'est du gâchis mais ça n'engage que moi... j'ai même peur qu'Isa38 ne soit pas d'accord ^^
Blanchies 5 minutes, dégustées encore tièdes, trempette vinaigrette, basta, l'asperge est tellement délicate, raffinée, exceptionnelle qu'on lui doit le respect absolu : NATURES, elles sont parfaites !
Les gourmets ont établi un "hit-parade" du gratuit sauvage :
- En 1 : La truffe
- En 2 : La morille
- En 3 : L'asperge
Trop fière j'étais, et d'avoir trouvé le bon coin et de ramener ma récolte comme un trophée.
En allant rendre visite à mon nouvel ami (Papy Mougeot ^^), j'ai eu droit à une remarque-compliment dissimulé :
"Alors celle-là, elle habite ici depuis un mois et elle ramène des choses que je n'ai jamais vues en 92 ans !!"
Du coup, j'ai fait ma modeste :
-- Mais non, vous savez bien que tout le monde a ses coins secrets ; d'autres doivent connaître mais ne racontent rien...
-- Maryse, si d'autres connaissaient ton "coin", tu n'aurais pas trouvé une seule asperge !! (Pas faux ;-)
Et puis la saison des merveilles vertes est si brève, il faut en profiter... tout en ne perdant pas de vue les alentours car l'asperge sponsorise la sortie des morilles et des girolles... Mamma Mia, j'ai pas fini de me casser la margoulette !!
03:42 Publié dans Asperges, Je cueille | Lien permanent | Commentaires (28)
14/04/2018
Cécile ne mange pas les fleurs, elle les peint !
Jonquilles, trèfle rouge, ancolie, pâquerettes, pensée... ces fleurs ont inspiré notre cousine Cécile, elle en a créé le décor d'une boîte en porcelaine :
Mais n'oublions pas le papillon (un Machaon me semble-t-il) car il joue un grand rôle dans ce tableau bucolique, regardez plutôt à l'intérieur de la boîte, tout au fond :
Les reflets et ombres gênant un peu la lecture, voici la citation de Gérard de Nerval que Cécile à immortalisée :
Le papillon, fleur sans tige,
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau,
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau !
Cette phrase "le papillon, fleur sans tige" est absolument criante de vérité !
Et voilà... on ferme la boîte qui elle-même enfermera quelques trésors ou des petits secrets.
Tu as du talent Cécile, de ton travail émane toujours une évidente sérénité, la quiétude, la paix, la poésie.
Pour un cadeau, que demander de plus ?!
01:33 Publié dans Travail manuel, vaisselle | Lien permanent | Commentaires (29)
12/04/2018
Et si on parlait un peu de la Salsepareille....
Toutes les personnes qui ont "connu" les Schtroumpfs ont entendu le nom de la Salsepareille... sans peut-être la connaître, bien qu'elle soit (hélas) très commune !
Lorsque je suis allée ramasser des asperges sauvages, je me suis battue contre elle, cette saloperie de liane crochue et piquante s'agrippe à vos basques et pour la retirer, on se met les mains en sang.
Quand elle n'a ni humain ni animal pour s'accrocher, elle grimpe après les arbres jusqu'à 2 mètres de haut pour les étouffer, une emmerdeuse quoi !
La forme de ses feuilles est variable : Soit comme ci-dessus en fer de lance, soit en forme de cœur ou d'as de pique, à voir sur les images suivantes.
N'empêche que la Salsepareille m'a intriguée botaniquement parlant, vu qu'elle est classée toxique en France, je n'en savais pas plus...
J'ai fait la connaissance d'un papy de 92 ans qui est très savant en flore des Cévennes ; ni sourd, ni aigri, c'est un bonheur de discuter avec lui et comme j'avais promis de lui ramener des asperges, je suis allée chez lui.
En voyant mes mains toutes griffées, il m'interroge :
- Les ronces ?
- Non, la Salsepareille !
Et le voilà qui ricane de façon égrillarde... avant de poursuivre :
- Le papa des Schtroumpfs -Peyo- ou bien ce nom de Salsepareille l'amusait ou bien... c'était un sacré coquin !
Étonnée, je demande pourquoi.
- Mais parce que cette vacherie de plante est un puissant aphrodisiaque, parbleu ! Autrefois, on lui accordait même le pouvoir de guérir la syphilis. D'ailleurs, au Mexique, on en fabrique une boisson (mi-bière, mi-cola) qui remplace avantageusement le Viagra !
(J'ai trouvé sur le Net la fameuse boisson -ci-dessus- où le nom de la plante est écrit en espagnol = Sarsaparilla)
Le vieil homme reprend :
- Les herboristes prêtent à la Salsepareille tout un tas de bienfaits, certains ont été scientifiquement validés mais la plante demeure délicate d'emploi : Très riche en saponines, elle est vomitive (feuilles, baies, racines), elle peut faire des interactions dangereuses avec certains médicaments, sans parler de son autre aspect : Elle réduit la quantité de globules blancs... et pourtant, de nombreuses femmes continuent d'en faire des tisanes en raison de son fort potentiel amaigrissant.
- Ah bah... c'est sûr que si on vomit tout ce qu'on mange, on maigrit vite !
Heureusement que ses épines acérées font reculer les mains des enfants tentés par les appétissantes "groseilles"... Quoique... Non, je dis n'importe quoi, les enfants ne cueillent plus rien, pas de danger !!
Le papy érudit précise malgré tout ceci :
- La Salsepareille est classée au tableau des toxiques, d'accord, mais dans d'autres pays, les hommes mangent sa racine afin de prévenir le cancer de la prostate et ça marche !
Pareil pour éliminer les calculs rénaux, pour guérir le psoriasis, l'eczéma et l'herpès... c'est quand même dommage...
Le doute s'est installé, la Salsepareille restera donc dans les bois avec son joli nom et ses baies vermillon... mais l'histoire de Peyo me tarabuste : Un homme si cultivé, si précis, si fin, aurait pu ignorer que la belle piqueuse était aphrodisiaque ? Je n'y crois pas une seule seconde !
Et ces braves Schtroumpfs qui en tortoraient des pleines marmites... Hum... La Schtroumpfette, c'était bien la seule fille ?....... Elle a dû prendre cher, moi j'vous l'dis ^^
02:50 Publié dans Je cueille | Lien permanent | Commentaires (17)