Olivier magique

   Arbre noble par excellence, l'olivier a été vénéré et glorifié depuis la nuit des temps.

Tout est bon dans l'olivier : Son bois veiné, ses fruits, son huile... mais faudrait pas oublier ses feuilles !
L'arbre (docile) a su s'acclimater partout en Europe, donc vous ne devriez pas avoir trop de problèmes pour lui faucher quelques poignées de feuilles...

PROPRIÉTÉS DES FEUILLES (accrochez-vous !), elles contiennent principalement :

- Beaucoup plus d'antioxydants et de vitamine C que le thé vert mais comme elles sont nettement moins chères, personne n'en parle, n'est-ce pas ?!
- Des molécules agissant sur l'hypertension et le cholestérol.
- Lutte contre le pré-diabète.
- Elles stimulent fortement les défenses immunitaires.
- Elles régulent la flore intestinale.
- Combattent les sinusites, angines et aphtes.
- Soins des candidoses et colibacilloses.
- Elles éliminent les parasites intestinaux, sanguins et lymphatiques. 
- Antibiotique naturel.

J'ai l'ai faite courte, hein, si vous vous renseignez, vous verrez que la liste des propriétés est bien plus impressionnante.

Certaines de ces propriétés ont été notifiées dès l'Antiquité. Elles sont validées et corroborées par les scientifiques d'aujourd'hui.

Autrefois, on faisait des cataplasmes de feuilles macérées, appliqués sur des plaies qui tardaient à cicatriser ; ce vieux remède est toujours usité dans les campagnes.

Nous allons voir la décoction mais d'ores et déjà, les personnes sujettes aux sinusites retiendront la même procédure non pas pour la boire mais pour en faire des inhalations-fumigations à chaud (même si le liquide est réchauffé).
Vous savez, quand on met la potion dans un grand bol, qu'on joue les fantômes la tête enfouie sous une serviette et qu'on respire profondément les vapeurs dégagées... C'est super sexy !

En gargarisme, la décoction soigne les angines et les aphtes.

LA CUEILLETTE :

L'efficacité est aussi probante en utilisant des feuilles fraîches que sèches.

Donc, pour celles et ceux qui ne côtoient des oliviers que quelques jours par an, ramassez-en beaucoup, elles sont très légères, on peut les tasser sans problème et peu importe si elles se cassent.
Sur votre lieu de villégiature, n'enfermez pas les feuilles dans un sac plastique mais récupérez un cageot sur le marché pour y étaler votre récolte qui doit rester à l'air libre. Pour le transport retour, une taie d'oreiller fera l'affaire !

A la maison, maintenez l'étalement des feuilles (sans aucune tige) et brassez-les de temps en temps pour que celles du dessous passent dessus.

Elles sont vraiment sèches lorsqu'elles changent de couleur, passant du vert argenté au vert bronze. De plus, elles ont tendance à s'enrouler sur leur longue nervure centrale et deviennent très cassantes.

LA DÉCOCTION PAS À PAS :

Tant qu'à faire (puisque c'est possible ici) nous allons utiliser l'énergie de cuisson une bonne fois... pour 2 jours de tisanes et plus si affinité !

- Laver très soigneusement les feuilles fraîches ou sèches.
- Prendre une casserole confortable en INOX ou ÉMAILLÉE mais pas de Téflon ou d'aluminium.
- Étaler une bonne couche de feuilles dans le fond. Je ne pèse ni ne mesure la quantité, elle est correcte quand je ne vois plus le fond du récipient, ce qui correspond à 2 poignées environ.

- On a aussi besoin d'une assiette (très propre) qui entre PILE dans la casserole afin qu'elle bloque les feuilles au fond pour accélérer la concentration des molécules actives.

- Quelques feuilles tenteront de s'évader en surface, ce n'est pas grave.
- Verser 2 litres d'eau par dessus.
- Porter à ébullition sous couvercle et dès que les premiers bouillons glougloutent, retirer le couvercle, baisser le feu pour maintenir un bon frémissement sans trop d'agitation. 
- Le liquide passe du vert clair à une teinte orangée (et oui... l'olivier est aussi inscrit au registre des plantes tinctoriales, la macération des feuilles donne à la laine une sublime couleur ocre !).

- L'écume qui aura tendance à surnager sera retirée avec une écumoire... of course !
- Laisser frémir JUSQU'À CE QUE LE LIQUIDE AIT RÉDUIT DE MOITIÉ (comptez 1h30 pour 2 litres au départ), laisser refroidir, retirer l'assiette puis filtrer.
- Se conserve au frigo pendant 7 jours dans une bouteille fermée. Donc, si vous possédez une grande marmite qui soit en inox ou émaillée, n'hésitez pas à faire le double de quantité afin d'économiser l'énergie.

LA BONNE CURE :

Bonne.... Hum... pas trop au goût !! Une certaine amertume (mais moins violente qu'en buvant un coup de Suze !) sera très facilement "coupée" avec un filet de miel. 
Voilà donc une autre exception au "plaisir" de la tisane, le plaisir est ailleurs : Dans les bienfaits que l'on y gagne...

La cure recommandée :
4 tasses par jour, à boire après les repas (froide ou chaude) pendant 1 à 2 semaines par trimestre afin d'optimiser son système immunitaire et purifier régulièrement tout son organisme. Les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires devraient abuser de la feuille d'olivier.

CONTRE-INDICATION : Aucune, zéro, nada, nib !!!

En pharmacie, on vend la feuille d'olivier en sachet ou en gélules où elle est réduite en poudre de façon à ne pas être dérangé par l'amertume. Si vous optez pour cette solution de facilité (je le comprends) veillez à ce que le produit soit français et issu de la culture biologique.

COMMENT AI-JE CONNU CETTE DÉCOCTION ?
En Allemagne, elle est en première ligne pour désinfecter la lymphe où s'installent les affections parasitaires dont la maladie de Lyme qui m'affecte.
Le couple CURCUMA-OLIVIER me permet de retrouver de la mobilité et ce n'est pas un rhumatologue français qui m'a poussé à cette cure, non, en France un spécialiste conventionné préconise des corticoïdes, ça rapporte plus !

Dans l'Amande tout est bon

   
   Bonjour ! Aujourd'hui, je vous propose de l'inattendu, du recyclage santé et de la tisane au goût de miel... sans miel !

On va causer AMANDE, j'en profiterai pour me faire un tantinet cocardière, laisser transpirer mon irrespect envers les produits venus des USA et même donner libre cours à certains soupçons.

   La toute première photographie de bébé Maryse... a été prise sous un amandier. Je suis marquée ! 

Arbre provençal s'il en est, j'ai toujours ramassé des amandes, savouré les jeunes amandons encore laiteux sous leur peau légère, et fait des provisions parce que... C'EST BON !
Chacun connait le pouvoir des amandes, leur capacité à nous fournir la juste dose de potassium et de magnésium sans devoir avaler des compléments alimentaires.
MAIS IL FAUT MANGER DES AMANDES FRANÇAISES, PAS DES CALIFORNIENNES ET ENCORE MOINS DES CHINOISES !

Vous allez me dire "T'es rigolote toi, au supermarché les amandes sont toutes importées ! " 
Et je répondrai : "Allez les acheter en magasin Bio, elles sont moins chères et bien de chez nous, au pire elles sont marocaines, ce qui est tout à fait acceptable ! "

Nos amandes de Provence disparaissent des étals, remplacées par les américaines : le marché est juteux.

Pourquoi ?

Les amandiers sont victimes d'un parasite. Je me suis rendue sur une exploitation pour comprendre.
Un tout petit asticot blanc (Eurytoma Amygdali) se développe dans la coque, rousigue le fruit pour n'en laisser que la peau où la bestiole peut rester 10 ans en sommeil afin de se reproduire quand bon lui semblera !
Et le phénomène dure depuis 1985... date à laquelle les amandes californiennes ont fait leur apparition chez nous... Curieuse coïncidence, non ?!

   De l'avis des spécialistes, le méchant ver n'est pas arrivé tout seul en Provence !!! Les scientifiques n'avaient jamais noté son existence dans une amande.

De là à penser que le marché nous a été ravi par le biais d'une "attaque vicieuse", il n'y a qu'un pas. Propulsés par la voie des airs ? Par quelques hélicoptères maléfiques ?
Nous sommes très nombreux à le soupçonner.

Les amandes de Californie (et de Chine) sont hyper traitées pour qu'elles ne contractent pas le ver et c'est le consommateur qui déguste les produits chimiques, donc ACHETEZ FRANÇAIS ou marocain car dans les deux pays, ces traitements toxiques sont interdits.

   Ceci dit, revenons à nos amandes en tisane !

ET CE SONT LES COQUES QUI VONT PRENDRE LE BOUILLON !

Mais non, je ne suis pas tombée sur la tête... d'ailleurs si vous avez d'anciens livres sur les "remèdes de grand-mères", vous retrouverez ma potion magique, autrefois réputée soigner les maux de gorge et calmer les excités !

Donc, si vous achetez des amandes "propres" (l'origine doit être clairement annoncée), mangez les fruits secs et... ne jetez plus les coques !
Il existe une variété idéale pour broyer les coques très facilement entre les doigts, sans forcer, c'est la "Princesse" (photo ci-dessus) dont l'enveloppe est particulièrement fine et friable.
Pour les autres, soyez sans pitié : Écrasez-les au marteau dans un torchon !

LA RECETTE DE LA DÉCOCTION :

Avant de les réduire en miettes, lavez soigneusement les coques vides puis laissez-les sécher.

Pesez 50g de coques broyées.
Mettez-les à bouillir dans 1 litre d'eau, aux premiers gros bouillons baissez le feu et laissez frémir pendant 20 minutes.
Couvrez, laissez poser 5 minutes, filtrez et buvez, chaud si vous avez mal à la gorge ou froid pour le plaisir.

   Allez savoir pourquoi cette tisane a un goût de miel très prononcé ? Mystère.... Très agréable mystère.

Violettes

   Une des premières fleurs du printemps et ma façon de saluer le mois de Mars. Avouez que ça fait du bien de dire MARS !

   Timide, discrète et mignonne, la petite fleur mauve adore se cacher derrière ses feuilles en forme de cœur...
Pourtant, nous irons la débusquer encore en bouton ou bien épanouie.

Bien sûr, c'est la méthode lente ! Version speed : Les fleurs de violettes se vendent en magasin bio. Je ne parle même pas du prix qui -s'il est justifié- n'en est pas moins onéreux.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que la fleurette renferme en son calice des trésors de bienfaits !
Seule la variété parfumée (viola odorata) nous intéresse en tisane, si vous pouvez en capturer, c'est la voie ouverte vers les délices...

Dans la Grèce antique, les athéniens avait fait de la violette leur symbole tant ils la considéraient porteuse de vertus.

Les fleurs de violettes parfumées sont relaxantes (voire soporifiques !) et -en même temps- un excellent remède contre la toux.
Le sirop de violette, inventé dans l'Antiquité comme médicament des voies respiratoires, avait Hippocrate comme fan absolu... aujourd'hui le liquide sucré aromatise les glaces et se fait kidnapper par les cocktails !

Ainsi va le monde... oubliant l'essentiel pour se ruer vers les artifices.

Sur le lieu de la cueillette (non pollué), soit on coupe les tiges fleuries pour faire le tri plus tard à la maison, soit armé d'une petite paire de ciseaux on sectionne uniquement les têtes fleuries qui vont tout de suite dans un seau, une bassine, un petit panier... le contenant que l'on veut mais surtout pas de sac plastique qui "cuirait" les fleurs. La tige est amère et légèrement vomitive, on en veut pas !

Toutes les fleurs de violettes étant réunies, il faut les rincer rapidement dans un bac d'eau afin d'éliminer les poussières et la terre éventuellement éclaboussée lors des pluies.
Ensuite, laissez-les égoutter dans une passoire.

Enfin, étalez les violettes sur quelques feuilles de papier absorbant, installées dans un grand plateau.
Et attention, pas d'étalement sur un torchon ! Je dois à ce sujet citer la grande Colette :

" Ménagères économes qui récoltez fleurs et feuilles médicinales, savez-vous pourquoi votre tisane de violettes est insipide ?
C'est parce que vous avez cueilli les violettes au soleil. Cueillez-les à l'ombre et séchez-les à l'ombre sur du papier blanc et non sur une serviette car le linge boit le parfum et leur ôte une partie de leur âme..."

Les fleurettes seront donc placées dans une pièce fraîche et sombre (la lumière et la chaleur transforment les couleurs mauves en vieux rose et sont néfastes aux composants actifs) et puis... oubliez-les !

Un beau jour les violettes seront sèches, il sera temps de les mettre en bocal gardé hors lumière ou alors il faudra l'entourer d'une bande de papier épais.

Voix enrouée ? Mal de gorge ? Difficulté à trouver le sommeil ? Avant d'avaler des drogues licites vendues en pharmacie, réalisez la tisane suivante :

- Chauffer un verre d'eau dans une casserole émaillée ou en inox. Dès l'ébullition, couper le feu.
- Immerger 1 cuiller à soupe de fleurs de violettes, couvrir et attendre 8 à 10 minutes d'infusion.
- Filtrer et boire le liquide bleu bien chaud, sucré au miel qui a le pouvoir d'amplifier les parfums.

LA BONNE CURE : 3 tasses par jour... ou de temps en temps, rien que pour le plaisir !

LA DIFFICULTÉ : Dénicher des violettes odorantes. Elles règnent le plus souvent le long des haies de jardin et ont tendance à s'expatrier hors des clôtures.
Demandez à vos proches s'ils ont des violettes. Blanches, roses ou mauves, si elles sont parfumées... allez-y, c'est le bon moment !

J'adoooore ces cartes postales surannées, si difficiles à trouver aujourd'hui. Elles immortalisent la vie éphémère d'une des plus jolies fleurs qu'il nous soit donné d'admirer.

Et si le bouquet miniature vous séduit plus que la tisane, il reste une possibilité toute en poésie :
Placez le mignon bouquet... dans une tasse !

Tisane ou bouquet, ce n'est que du bonheur...