29/01/2018
Le ragout d'escoubilles
Là, je vous emmène en Languedoc-Roussillon !
En occitan, une "escoubille" désigne une poubelle ^^. Alors c'est quoi ce drôle de ragout ?
Les femmes d'autrefois ne jetaient absolument rien en desservant la table : Dans les assiettes et les marmites, elle récupéraient les os de toute viande, les croupions de volailles, les moindres restes de daubes, les "culs" de jambon, les entames de saucissons, etc... et tous ces déchets se rejoignaient dans une boîte gardée au frais, généralement dans la cave.
Le dimanche, la fameuse boîte "poubelle" remontait en cuisine et son contenu se voyait transformé en ragout.
Voilà pour l'historique rural.
De nos jours, la recette persiste dans certaines maisons où l'on reste attaché aux traditions et aussi dans quelques rares auberges où l'on sert le ragout d'escoubilles sauf qu'il a un peu changé : Il ne se concocte plus à base de déchets mais avec la viande la moins chère possible comme le paleron, la joue de bœuf, les abats de volailles ou les travers de porc.
Le ragout d'escoubilles
Ayant trouvé des travers de porc en date courte, je m'apprêtais à les cuisiner suivant la sempiternelle recette des "travers de porc caramélisés" quand je me suis souvenue du fameux ragout... Et bien, ça change, c'est excellent et les amateurs de sauce seront servis !
Toujours pour rester dans le vocabulaire local, les travers de porc se nomment ici des "croustillons" c'est joli, non ?
Pour les non initié(e)s :
Lorsqu'on achète une portion de travers, il faut retirer la peau nacrée qui les tapisse. Elle s'enlève très facilement en tirant dessus (voir photo).
Ensuite, il suffit de passer la lame (non dentée) d'un couteau entre les os, en posant la "plaque" à la verticale et l'on obtient des travers prêts à être cuisinés.
LES INGREDIENTS POUR 4 PERSONNES :
- Compter 2 travers par personne, soit environ 500/600 g
- 250 g de patates
- 250 g de carottes
- Un bon morceau de céleri branche
- Une barquette de champignons frais
- 1 grosse boîte de tomates concassées
- 2 oignons
- 1 clou de girofle
- De l'ail à volonté
- 1 cube de bouillon + des herbes de Provence et une feuille de laurier sauce
- Sel et poivre + de la matière grasse pour faire dorer nos ingrédients (un mélange beurre et huile ira très bien)
> Laver et débarrasser les branches de céleri de leurs longs filaments indigestes.
> Nettoyer et couper les champignons.
> Peler et tailler les carottes en tronçons, ça change des rondelles !
> Peler les patates et les oignons, les débiter en gros morceaux.
Dans une sauteuse, mettre les matières grasses à fondre pour y dorer les travers à feu vif sur toutes leurs faces.
> Baisser un peu le feu, ajouter les oignons, le céleri, les carottes et les patates.
> En dernier, ajouter les gousses d'ail écrasées et les champignons... TOUT doit dorer !
> Vider la boîte de tomates dans la sauteuse, ajouter le clou de girofle, sel, poivre, herbes de Provence et laurier + le cube de bouillon émietté.
> Ajouter de l'eau juste pour couvrir le tout.
> Poser un couvercle sur la sauteuse sans l'obturer en plein (la vapeur doit pouvoir s'échapper) et maintenir le feu à frémissement environ 1 heure.
> Venir souvent remuer le ragout délicatement, en veillant à ce qu'il n'attache pas.
On sert un peu comme on le fait pour un couscous : En remplissant l'assiette (creuse) avec les légumes que l'on coiffe avec la viande, le tout étant généreusement arrosé de sauce à la louche.
Un peu de tige d'oignon ciselée couronnera ce brave ragout d'escoubilles !
Comme accompagnement, j'ai opté pour de la polenta (un régal !) mais le riz y va bien aussi ou n'importe quelle céréale cuite à part.
05:05 Publié dans Petite Cuisine | Lien permanent | Commentaires (8)
26/01/2018
Du panais oui mais cru !
Quel beau légume racine !
La saveur légèrement sucrée du PANAIS hésite entre artichaut et céleri rave, son parfum frais est assez piquant.
Bénéfique (très riche en antioxydants, phosphore et potassium) il sera le plus souvent rôti, transformé en soupe ou en purée mais cette fois-ci, nous le mangerons cru !
Avant d'aborder la recette (celles que les cueillettes n'intéressent pas descendront direct en bas de page ;-) nous allons tracer le portrait du trop discret panais sauvage...
C'est en contrebas des routes (où s'accumule l'humidité) et en bordure des rivières qu'il est le plus fréquent en toutes régions.
Ses ombelles jaunes se signalent par leur hauteur qui peut atteindre 1,50 mètre. De loin, on pourrait croire qu'il s'agit de fenouils sauvages, mais il n'en n'est rien.
Gros plan sur les ombelles (de juin à septembre)...
... et sur sa tige creuse cannelée caractéristique.
Jamais en isolé, le panais sauvage vit en groupe dense et serré. C'est à la belle saison qu'il faut le repérer car la cueillette des racines se fera en fin d'automne et en hiver et là, il aura perdu de sa superbe, voyez plutôt :
Les ombelles sont desséchées, chaque fleur a donné une graine encapsulée comme s'il s'agissait de minuscules "monnaies du pape" (de son vrai nom la Lunaire).
Voilà, à ce stade on peut tirer sur la plante, si possible après une bonne pluie car la racine pivotante est profonde.
L'espèce étant très mellifère, les insectes auront eu le temps de s'approvisionner, on est tranquille, on peut cueillir !
Le panais sauvage présente un imbroglio de racines digitées comme on le voit ci-dessus.
Il a été génétiquement modifié afin que le cultivar donne un gros légume unique mais je me fiche royalement de passer 2 heures à gratter, nettoyer, peler et découper, la récompense est une saveur 10 fois plus puissante et bien sûr zéro pesticide.
Seulement voilà.... Il y a un hic : Il existe 2 espèces de panais :
- Le panais commun (Pastinaca sativa). Toutes les photos de cette page le représentent.
- Le panais brûlant (Pastinaca Urens) dont les feuilles sont toxiques mais pas pour tout le monde !
Il se différencie aisément par une tige non anguleuse, toute lisse sans cannelures.
Dans le doute, il sera prudent de porter des gants et d'éliminer le feuillage sur place afin de ne ramener que les racines inoffensives.
Le contact avec le vert de la plante peut entrainer une violente éruption cutanée qui -si on s'expose au soleil- se transformera en cloques suivies de cicatrices durables.
L'incursion botanique étant close, passons en cuisine !
COLESLAW PANAIS-POMME-CAROTTE-CHOU (pour 4 personnes) :
- 2 panais
- Environ 200 g de chou blanc
- 2 carottes (j'ai mis un carotte jaune et une "normale")
- 1 pomme Grany Smith
- 2 citrons (à presser)
- Quelques pluches de cerfeuil ou persil
- 50 g de fromage blanc nature
- 40 g de mayonnaise (ou moins)
- Sel et poivre
LA RECETTE :
* Le chou sera rincé.
* La pomme sera bien lavée car on garde sa peau, puis coupée en 4 afin de l'épépiner.
* Carottes et panais seront épluchés et rincés.
* Suivant son matériel, soit on râpe fruit et légumes à la mandoline, soit au robot grosse grille.
* Le tout est arrosé avec le jus d'1,5 citron allongé d'un peu d'eau ; c'est important sinon le panais et la pomme noirciraient.
* Dans un saladier, mélanger le fromage blanc, la mayonnaise, le jus de citron restant et l'aromatique ciselée + sel et poivre.
* Il ne reste plus qu'à ajouter la pomme et les légumes râpés bien égouttés et même séchés dans un torchon, puis filmer le saladier qui attendra son heure au frigo.
NOTA : Etant donné que j'en avais fait pour un régiment ;-) il en restait mais ma Coleslaw était à peine amollie le lendemain.
Elle a fini en wraps et c'était impec... même si une fine tranche de saumon fumé eut été bienvenue là-dedans !
RE NOTA : Lorsque je passe à la station service, je tire sur le distributeur de gants et j'en emporte quelques uns ; en promenade, une paire de ces gants gratuits ne pèse rien dans le panier mais peut s'avérer une bonne mesure de précaution.
04:13 Publié dans Je cueille, Petite Cuisine | Lien permanent | Commentaires (10)
21/01/2018
Tendance Food les pois chiches ? Mais ouiiiii !
La dernière "tendance food" fait fureur aux USA où (bien sûr) notre petite affaire est vendue toute prête, en boîte plastique mais en France on est moins couillon, ON FAIT !
Et comme en plus la préparation prend 5 minutes, on va pas s'gêner...
Il s'agit tout bêtement d'un houmous sucré !!! A "dipper" sur des tranches de fruits ou des biscuits mais ce serait déjà moins diététique ^^
Sacrés pois chiches.... quand même... ils ont l'insolence d'être un aliment bon marché et bourré de vertus, nous avons vu qu'ils donnaient l'Aquafaba grâce à leur jus de cuisson (ersatz du blanc d'œuf) et maintenant, les voilà au dessert... Mais que demande le peuple ?!
LA RECETTE EST SIMPLE :
Il vous faut des pois chiches cuits et du chocolat (en poudre, en pépites ou en tablette pour le râper) + un peu de miel
- Dans le bol du robot, mettre environ 200 g de pois chiches soigneusement rincés et égouttés.
- Mixer avec 3 càs de miel + 1 càs de sucre roux (faut goûter, ce sucre n'est pas indispensable).
- Ajouter du cacao en poudre non sucré dont le dosage varie avec l'envie :
** Sur la photo ci-dessus, il n'y a qu'une càs de cacao parce que je voulais y mettre du croquant avec des pépites de chocolat.
** Sans pépites, il faudra 4 càs de cacao.
Voilà : Version sans pépites avec plus de cacao (faut tremper son doigt dedans, taster, rajouter du cacao si besoin, c'est vous qui voyez !) et seulement un peu de miel. La couleur est plus sympa avec au moins 3 càs de cacao.
Ici : Mêmes ingrédients mais avec des gros copeaux de chocolat.
Aucune ressemblance avec le Nutella si toutefois vous aviez ce genre de pensée malsaine ^^ mais attention, le houmous cacaoté s'avère terriblement addictif !
Un peu de poudre d'amandes y va très bien, une touche de vanille aussi, la pomme et les tranches d'orange sont parfaites en trempette et plus tard en saison, faudra y "dipper" des fruits rouges, of course !
Beau, bon, diététique, végan, super tendance (voire innovant) nourrissant sans le moindre corps gras... j'en suis muette de gourmandise assouvie et j'espère que les ados apprécieront !
04:40 Publié dans Légumes divers, Pâtisserie, gâteaux, Petite Cuisine | Lien permanent | Commentaires (30)