30/05/2015
Fleur de grenade... à boire
Tout le monde connait ce fruit si particulier, identique s'il est sauvage ou cultivé.
Dans la nature, les grenades passent souvent inaperçues, enfouies dans un fatras de branchages défensifs.
Et puis la science s'est occupée de dépiauter la belle et lui a trouvé de puissantes propriétés antioxydantes, vite récupérées par le marketing.
Dès lors, le jus de grenade plastronne sur les linéaires, absolument inefficace s'il n'est pas pur (sans sucre ni eau, ni autres adjuvants).
Le seul jus utile à la santé sera BIO et... très cher, ce qui est logique, non que les grenades soient rares (il en pousse partout) mais parce que chaque grain est occupé par un gros noyau. La quantité de grenades est importante et implique un filtrage méthodique.
Donc, dans le commerce (hors jus bio) les jolies bouteilles grenat contiennent d'abord... de l'eau et l'arnaque est écrite dans la liste des ingrédients !
Ce blog tente de suivre le fil des saisons, même s'il y a un petit décalage entre le Nord et le Sud.
Le buisson haut, touffu et très vert, toujours composé de plusieurs grenadiers, vous fait de l’œil en ce moment jusque fin juin grâce à ses magnifiques fleurs orangées.
Voilà.... ça y est, vous les reconnaissez ?
J'espère bien que vous les reconnaissez car ce sont les fleurs du grenadier qui sont à la Une aujourd'hui, pas les fruits !
Et ne confondez pas avec cette vacherie de Bignone qui produit des trompettes oranges, molles (elles) et qui envahit les clôtures....
En Inde (où les cancers sont rares) mais où l'alimentation sucrée provoque de nombreux cas de diabète, on soigne cette maladie avec les fleurs de grenadier en tisane et la même boisson fait office de prévention des autres pathologies.
C'est le calice étoilé, le petit réceptacle rigide qui deviendra le fruit.
Et n'ayez pas de scrupules à cueillir les fleurs, la grande majorité étant stérile, il en restera toujours assez pour donner des fruits !
Une fois ramenées à la maison, les fleurs seront mises à sécher étalées sur un plateau à l'ombre et retournées de temps en temps. Là encore, pas de problème, leur faculté antioxydante est aussi présente à l'état frais que sec.
Les voici devenues cassantes, les fleurs ont pris une superbe couleur vieux rose.
Sèches et légères, on pourra les ranger dans des bocaux ou des sacs en papier respirant.
PARLONS SAVEUR :
Les grains de grenades sont acides, ils "râpent" un peu la langue... et bien les fleurs ont le même goût !
Il sera donc sage de sucrer l'infusion (1 cuillère à soupe de fleurs pour une tasse) avec un peu de miel ou d'y joindre quelques dès de pomme.
Voyez ce qui est formidable : La couleur de la fleur fraîche réapparait en tisane !
Usez et abusez de la fleur magique, mariez-là avec du thé Rooibos, ajoutez-la dans vos carafes estivales (après qu'elle ait infusé à chaud), bref, faites-en le fil conducteur orange de vos boissons : Cette belle fleur ne vous veut que du bien !
Outre sa capacité à "manger le sucre" et son pouvoir antioxydant, la fleur de grenade combat les rides, resserre le grain de peau et aide à éviter le durcissement des artères (athérosclérose).
Belle et bonne ? C'est un fait scientifiquement prouvé et j'adore ma tasse de tisane après un repas que j'aurais souhaité moins riche ! Je la bois nature, sans rien ajouter, elle me donne la sensation de chasser les indésirables !!
Alors, à la bonne vôtre ! Cueillez, séchez, essayez... C'est gratuit et c'est maintenant !
03:19 Publié dans Fleurs, Je cueille, Recettes de Tisanes | Lien permanent | Commentaires (9)
13/04/2015
Gentil Coquelicot mesdames...
Malgré les années qui défilent, c'est toujours une réjouissance de voir refleurir les coquelicots, bonheur doublé d'une irrépressible envie de les photographier... Vraiment cul-cul la praline dame Maryse, hein ?!
Tant pis.
Le coquelicot (Papaver Rhoeas) n'est pas arrivé tout seul du Moyen-Orient, non, ses minuscules graines squattaient les céréales importées... il a sacrément bien fait de voyager gratis pour enflammer nos champs de blé et illuminer nos chemins !
Difficile aussi de ne pas partager ce que j'ai appris auprès de scientifiques, si vous n'aimez pas la Nature, ses mystères et ses légendes, zappez jusqu'aux recettes !
Comment a-t-on su que les coquelicots n'avaient pas spontanément germé de notre terre ?
C'est simple : Les savants, intrigués par la vision à 360°, ont très tôt décortiqué les yeux des insectes.
Leurs études ont démontré que les petites bêtes volantes européennes ne voyaient pas la couleur rouge.
Or, la Nature organise parfaitement les choses pour la survie des espèces, donc si le coquelicot était bien de chez nous, nos insectes sauraient voir rouge et il n'en n'est rien !
Et si j'ai envie de dire "pas folle la guêpe"... je voudrais parler des abeilles ;-)
Celles-ci sont classées insectes mais dotées d'une rare intelligence ; nos braves butineuses ont fait fi des effrayants pétales rouges pour aller fourrer leur nez dans les étamines noires au cœur des coquelicots.
Ça c'est malin !
Du coup, elles se repaissent de nectar mais voilà qu'un autre élément subjugue nos ethnobiologistes :
Ce fameux pollen noir est constitué d'une substance narcotique de la famille des opiacées : Le gentil coquelicot est un pavot !
Si un humain avalait la même quantité d'hypnotique qu'une abeille, il passerait son temps à roupiller... mais pas les abeilles !!! Mystère... mystère...
Et puis comment passer sous silence la belle légende de la "création" du coquelicot ?
Un jeune athénien était mort d'avoir trop imité le chant du COQ pour les beaux yeux d'une nymphe. (Ah, les nanas, vraiment, faut toujours qu'elles poussent les mecs à bout...).
Jupiter eut pitié du jeune homme et le métamorphosa en coquelicot afin que sa bien-aimée puisse le cueillir indéfiniment....
Le mot COQUELICOT demeure une onomatopée imitant le chant du coq, d'ailleurs en vieux français, la fleur s'appelait "coquerico".
Allez démêler le vrai de l'imaginaire, tiens, c'est pas facile et c'est justement ce qui est formidable !
Il y a autre chose que je ne veux pas passer sous silence :
Lorsque les "séniors" d'aujourd'hui étaient gamines, c'est DEHORS qu'elles s'amusaient, souvent avec rien ou pas grand chose. La Nature omniprésente faisait office de fantastique terrain de jeux.
Qui parmi vous n'a jamais fabriqué de poupées avec des boutons de coquelicot ? Nous adorions nos petites "danseuses" échevelées, habillées de tutus rouges.
EST-CE QU'UNE TABLETTE INFORMATIQUE OFFRE LE MÊME PLAISIR ? Mais surtout, laissera-t-elle des souvenirs aussi délicieux gravés à tout jamais dans les mémoires ?
On reproche au coquelicot sa piètre tenue en bouquet.
Et bien nous allons y remédier !
Il faut partir en vadrouille avec un petit briquet et 1/2 bouteille en plastique contenant de l'eau.
Chaque section de tige fait exsuder un latex blanc et collant qui est la sève nourricière de la fleur. S'il y a hémorragie, la fleur perd la tête... quoi de plus normal ?!
Il suffit de cautériser la plaie d'un coup de flamme (photo ci-dessus), le latex restera dans la tige et la fleur sera sauvée. Au fur et à mesure de la cueillette, les tiges cicatrisées vont dans le récipient d'eau ; ainsi, les coquelicots finiront la promenade sans trop baisser la tête...
VERTUS DU COQUELICOT :
Le pétale de coquelicot renferme des alcaloïdes qui ont une action remarquable sur les troubles du sommeil de l'adulte et de l'enfant. Ils ont un effet sédatif qui fait disparaitre la nervosité, l'anxiété et l'émotivité.
Grâce à son action douce sans aucun risque d'accoutumance, le coquelicot est recommandé pour tous, y compris les personnes âgées et les enfants.
Les alcaloïdes ont également des propriétés antitussives, augmentées par la présence de mucilages très adoucissants. Le coquelicot est ainsi un calmant efficace de la toux et des irritations de la gorge.
RECETTES :
Comme j'avais posté le sirop sur le site, je ne réitère pas et puis c'est trop long !
Par contre, je vous propose 2 recettes d'infusions, une étant alcoolisée (à consommer avec modération), l'autre étant simple tisane.
Dans les 2 cas, une fois que le gros bouquet commence à faner, les pétales sont récupérés, étalés sur du papier absorbant et maintenus en lieu sombre. La finesse de leur texture interdit qu'on les tripote !
C'est donc tranquillement que l'on attendra le séchage.
Ci-dessus : Les pétales secs prennent une couleur lie-de-vin : Ils sont bons pour la transformation et la conservation.
LA TISANE DE COQUELICOT se boit avant d'aller au lit ou après une journée stressante. Son effet apaisant est quasi immédiat.
La méthode est simple : Un volume d'eau porté à ébullition reçoit -feu coupé- une bonne cuiller à soupe de pétales frais ou secs. On couvre, le liquide sera filtré 8 minutes plus tard pour être bu avec un petit filet de miel car la tisane est insipide mais aigrelette.
LA LIQUEUR DE COQUELICOT est une petite prouesse puisqu'elle est un alcool qui soigne !! (Je vais me faire flinguer par les autorités !)
Bin oui quoi, d'habitude on sirote une liqueur sans but précis ; là, on prépare notre organisme à la plus douce des nuits : Elle invite dans nos draps le calme et la sérénité en favorisant de beaux rêves...
Je ne vois pas ce qu'il vous faut de plus ? Si, la saveur ! Acidulée et douce à la fois, la liqueur de coquelicot rappelle celle du sirop de cassis où serait tombé une rose...
- Dans un bocal, mettre 30 grammes de pétales secs + un éclat de cannelle + 25 cl d'alcool neutre type Vodka. Agiter au moins une fois par jour pendant 15 jours tout en le laissant dans une pièce sombre ou un placard.
- Prendre du sucre de canne liquide type "Canadou", en ajouter dans le bocal.
Quelle quantité ? Cela dépend de vos goûts : Si vous aimez les carburants qui décalaminent les tuyauteries, ayez la main légère sur le sucre liquide !
Si au contraire, votre préférence va aux liqueurs "pour dames", versez au moins 15 cl de Canadou.
Le plus simple est d'en verser 3 cuillers à soupe, bien mélanger, goûter puis rectifier ou pas.
- On laissera macérer encore 2 semaines (toujours en agitant souvent le bocal) puis le liquide sera filtré et mis en joli flacon.
C'est une liqueur qui ne coûte presque rien, qui étonne les amis par sa magnifique robe violine et sa saveur de fleurs des champs... donnez-moi une seule bonne raison de vous en priver !
D'autant qu'elle fait merveille en coulée rubis sur une boule de glace vanille ou citron...
03:47 Publié dans Fleurs, Je cueille, Recettes de Tisanes | Tags : coquelicot | Lien permanent | Commentaires (10)
04/04/2015
Fleurs à boire et à manger
Bien le bonjour !
La belle saison arrive, les soirées prolongées aussi... On remet les boissons fraîches sur la table, à chacun de voir si elles seront avec ou sans alcool !
Nous allons glaçonner aussi bien des feuilles parfumées que des fleurs et des fruits, toujours rincés au dernier moment et bien sûr, comestibles et non achetés chez le fleuriste. Il vous faut du sauvage, ou du cultivé au jardin sans pesticides.
Les fleurs comestibles les plus communes :
Lilas
Pissenlit
Violette
Marguerite
Lavande
Bourrache
Bleuet
Rose
Pâquerette
Bégonia
Capucine
Pensée
Souci
Coquelicot
Sureau
Les fleurs à bannir :
Muguet (hautement toxique)
Genêt
Jonquille
Jacinthe
Chèvrefeuille
Cyclamen
Bouton d'or
Muscari
PRIMO : La récolte.
Si vous prévoyez une petite réception, vous pouvez cueillir les fleurs 3 jours avant, les laisser sur tiges dans l'eau chaque jour renouvelée. Ce n'est que le matin pour le soir qu'on lave les fleurs puis qu'on les détache soigneusement.
Les fleurs peuvent rester entières si leur taille le permet mais on détachera aussi les pétales des plus grandes, comme on effeuillera avec bonheur les aiguilles du romarin... Tout est permis !
On place les sujets choisis dans les alvéoles des bacs à glaçons VIDES...
Bourrache à droite, fleurs d'arbre fruitier à gauche.
... Et toute l'astuce réside ici :
ENSUITE, ON NE REMPLIT LES ALVÉOLES D'EAU QU'À MI-HAUTEUR (Photo ci-dessus).
Environ 2 heures après les avoir mises au congélo, quand la glace commence à prendre, elle a déjà fixé les végétaux. Il ne reste plus qu'à finir de remplir les alvéoles d'eau et remettre à congeler.
Les fleurs seront ainsi bien centrées dans le cube de glace et non saisies flottant en surface.
AUTRE ASTUCE : L'eau sera beaucoup plus cristalline et limpide en employant de l'eau tiède !
Ici, petites fleurs de campanules.
Bourrache et fleurs de pâquerettes
Là, feuilles de menthe, de basilic, mini roses, pétale de coquelicot, lavande, tranchette de citron.
Framboises, tout petits morceaux de citron vert et jaune, menthe, orange.
Top chic avec des petites roses et leurs boutons
Cassis, cerises, fraises, kiwi...
Et vous savez ce qui est formidable ? C'est qu'on peut créer de magnifiques et délicieux glaçons avec très peu de sujets mais au fil du temps :
Vous ne trouvez que 3 violettes ? Hop, dans 3 alvéoles et on congèle. Ensuite, on complètera le bac avec des pâquerettes, des boutons de roses, les divines fleurettes du sureau, du lilas, etc... jusqu'à le remplir et en préparer d'autres, la conservation dans le temps est assurée !
Et le jour de fête venu, vos invités seront aussi épatés que ravis. Rien ne remplace une fleur pour faire naître un sourire, c'est garanti !
03:13 Publié dans Eaux parfumées, Fleurs, Je cueille | Tags : glaçons | Lien permanent | Commentaires (14)