23/03/2018
Et si la "nouvelle cuisine" n'était qu'un cache-misère ?
Gaffe, j'ai été en manque, y a du taff ^^ !
Je bénéficie désormais d'un squat informatique chez un particulier, ainsi il me sera possible de poster mes notes préparées à l'avance sur un logiciel.
Cette opportunité m'est offerte le matin seulement mais c'est déjà énorme, même si je ne pourrai jamais répondre immédiatement à vos commentaires... ce sera le lendemain.
Ma ligne téléphonique doit être reconstruite entièrement, donc aucun espoir d'avoir Internet chez moi avant la première semaine d'avril...
Ravie de vous retrouver !!!
Nous voyons et nous testons quantité de recettes alambiquées composées d'ingrédients "détournés", de techniques nécessitant un matériel innovant, d'associations surprenantes avec l'emploi d'épices et d'aromatiques rares.
Les chefs médiatiques étonnent avec -entre autres- des fruits peu connus pour les monter au pinacle et si nous n'achetons pas très vite du Yuzu (image ci-dessus), nous sommes les derniers des abrutis !
On actualise, on revisite à tours de bras les recettes traditionnelles, on ne mange plus à table mais debout en marchant ou haut perché sur un siège de comptoir (attitude qui compromet gravement la digestion et ne représente pas une parenthèse anti-stress)....
Plus on avance dans le temps et plus on nous culpabilise de ne pas posséder des ustensiles "high tech" car le but avoué est là :
Faire rapide, goûteux et original, il faut CHANGER, il faut surprendre !!
Mais au final, nous mangeons quoi ?
Quand je dis "manger", je parle de calories utiles et de nutriments essentiels au bon fonctionnement de nos organes et de nos muscles, à la robustesse de nos os, au rechargement en bonnes bactéries afin que notre système digestif soit sain et efficace et bien sûr, calories utiles à une sensation indispensable qui chasse l'idée même du grignotage : LA SATIÉTÉ.
Et -nous le savons tous- satiété n'est pas synonyme de volume ingéré mais de valeurs nutritionnelles !!!
Ma question à tiroirs est la suivante :
Est-ce que la "nouvelle cuisine" n'a pas été créée pour nous enfumer ? Pour cacher le peu de valeur nutritive des ingrédients actuels ? Ne serait-elle pas de la poudre aux yeux ? Est-ce que ce déploiement de créativité ne vient pas dans nos assiettes pour masquer LE VIDE CRUEL DES ALIMENTS ?
Partons sur 4 exemples simplistes : Le pain, le saucisson, les œufs, la salade.
LE PAIN
Il demeure (toutes générations confondues) la base de l'alimentation française mais le boulanger aussi a dû évoluer, proposer différentes variétés de pains car emportée par le tsunami de la nouveauté, la clientèle s'est mise à mépriser le pain de base.
Travailler différentes farines, incorporer des graines qu'il faut torréfier avant usage.... tout cela entraîne un investissement de temps et d'argent >>> Nous venions de tracer une voie royale à la boulangerie industrielle !
Mais elle est née avec un lourd handicap : La baguette de pain ne devra jamais coûter trop cher parce qu' elle est un marqueur, une référence dans notre budget.
Alors comment offrir des variétés de pains appétissantes par leurs formes et leurs compositions en restant dans des prix "raisonnables" ?
Et bien tout simplement en employant des farines de qualités très inférieures souvent venues de pays étrangers.
Le pain industriel n'apporte à l'homme que des CALORIES VIDES, une satiété fugace due simplement au volume et non à ses valeurs nutritives.
De plus, ce pain aura levé grâce à force gaz carbonique (en lieu et place du levain), donc ne pas s'étonner de problèmes digestifs ni d'un déséquilibre acido-basique...
Décrié ou adulé, il faut au moins reconnaître à Jean-Pierre Coffe la paternité d'une loi implacable: SEUL UN BOULANGER QUI FAIT SON PAIN de A à Z a LE DROIT DE S'AFFICHER ARTISAN.
Alors cherchez les enseignes d'artisans boulangers (vrais boulangers donc).... il n'y a pas pléthore !! Dans certaines villes, il s'agit même d'une utopie, d'un rêve fou ou d'un vague souvenir...
Mon pain quotidien ;-)
Pour faire son beurre avec du blé, il n'y a pas 36 solutions : Soit travailler des farines de qualité en étant dans son laboratoire dès 2 heures du matin, soit utiliser de la merde qui contient un gaz pré-incorporé, du gras d'origine suspecte, des sucres artificiels, des agents de saveur et beaucoup de sel (donc des acides), ce qui coûte moitié prix et se façonne une heure avant l'ouverture du magasin.... quand les pâtons ne sont pas livrés surgelés prêts à cuire.
Ce qui revient à faire un choix entre passion honnête et profit.
Mais les anciens ne sont pas dupes.
Si en plus ces anciens sont d'origine paysanne, leur choix est vite fait : Dans mon village, un vrai boulanger s'est installé à 10 mètres d'un boulanger bidon ; il y a la queue devant la porte du premier.
Le second a dû revoir sa position et propose désormais des produits d'épicerie qui dépannent bien les habitants.
A l'usage, je fais un constat sur le vrai pain :
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1) Il est rassasiant sans en manger beaucoup, exemple au p'tit dèj : Deux tranches beurrées (grillées ou non) avalées sur les coups de 7 heures me "tiennent" jusqu'à midi sans jamais ressentir le besoin de manger avant le repas. Avec du pain industriel, une heure après ingestion j'aurais faim exactement comme en sortant de chez MacDo, les calories étant vides.
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2) Je le digère très bien, contrairement au pain industriel que je ne pouvais plus avaler sans remontées acides (désolée...).
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3) Il a une saveur incomparable qui transforme une nécessité (se nourrir) en un plaisir.
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4) Le vrai pain se conserve plusieurs jours sans faillir.
>>>> Du coup, je me demande si les enfants auraient vraiment besoin de céréales Kellogg's et de barres chocolatées s'ils pouvaient manger du vrai pain avant d'aller à l'école... Sans entrer dans la théorie du complot, n'y a-t-il pas là une forme de surconsommation programmée et imposée à grands coups de publicités mensongères ??
Le budget "petit déjeuner" consacré aux enfants est outrancier (si vous n'en n'avez plus à charge, regardez les prix des saloperies qu'on leur achète) : il pèse très lourd dans le caddie hebdomadaire.
Lourd aussi de conséquences santé car ils avalent du sel, des sucres et des graisses saturées, donc des calories vides nocives.
LE SAUCISSON
En photo : le saucisson local
Le produit réalisé dans les règles de l'art (de lard ? :-) contient bien sûr un peu de gras (celui du cochon, pas un assemblage de graisses non identifiées venues des pays de l'Est sous forme de blocs) mais surtout, il est composé d'un hachis de belles viandes souples de diverses parties de l'animal qui n'ont pas besoin d'une surcharge en graisses, en colorants, en agents de saveur et en sel pour faire du poids et des faux-semblants !
Parlons du prix au kilo.
Au kilo de POIDS NET DE PRODUIT SEC car au supermarché, les saucissons sont emballés dans des étuis gonflés d'air et de gaz conservateurs.
UN SAUCISSON ARTISANAL COÛTE À PEINE PLUS CHER QU'UNE PÂLE COPIE... et parfois MOINS CHER !!!
* Prix au kg d'un saucisson bas de gamme : 13 € (il y a encore moins cher en "premier prix", vous savez, ceux qui ont ont goût de savon très prononcé parce que leur teneur en potasse les trahit....
* Prix au kg d'un produit supérieur sous appellation de montagne, fabrication traditionnelle ou artisanale (sans la moindre preuve = allégations non vérifiables) : Entre 16 et 24 €
* Prix au kg chez un artisan charcutier : 20 € en moyenne
La première fois que je suis entrée chez le boucher charcutier du village... j'ai d'abord aperçu un beau gosse ultra mince ! Ensuite, j'ai balayé son étal d'un regard circulaire puis j'ai levé le museau vers les saucissons et jambons qui pendouillent au-dessus de la banque en marbre.
-- Vous auriez un saucisson pas trop gros et pas trop dur ?
-- La qualité, c'est pas votre truc Madame ?
-- Si bien sûr (rires) mais quand les molaires prennent du jeu, la dame devient prudente...
-- Tiens, touchez et sentez-moi ça ! C'est pas magnifique ? (Fier comme Artaban le gars qui me colle son sauciflard sous le pif !)
-- Absolument... Miam.... mais... ils sont tous aussi tordus ?
-- Chère nouvelle venue.... ici on fait avec ce qu'on a, c'est à dire des boyaux naturels et comme dans tout intestin, un boyau n'est jamais régulier, il fait des coudes, il montre des étranglements... vous comprenez ? Il ne s'agit pas d'un tuyau en plastique au diamètre équivalent d'un bout à l'autre...
(viendrais-je de me faire claquer le beignet ? Il se pourrait !)
C'est alors qu'une cliente très âgée intervient en me tenant gentiment le bras :
-- Vous pouvez acheter en toute confiance ici Madame, j'ai connu le père et même le grand-père, ils ont transmis leur passion et leur savoir-faire à notre boucher, on n'est jamais déçu.
-- Ok, alors donnez-moi un saucisson tordu mais pas trop dur s'il vous plaît !
Bon sang de bon sang... mais quel bonheur gustatif ! Et là encore, la charge en gras n'étant pas prépondérante, les qualités nutritionnelles sont présentes : Il s'agit de viande mûrie, inutile d'avaler le saucisson tout entier, 3 tranches suffisent pour être rassasié et.... avec du bon pain, voilà un simple repas de roi dont je me régale souvent et sans vergogne.
NOTA : On n'oublie pas que le saucisson (ainsi que toute charcuterie artisanale séchée) fait partie de la famille des produits lactofermentés, leur première étape ayant été un enveloppement sous le sel produisant l'acide lactique qui est un probiotique indispensable.
Diététique le saucisson ? Mais ouiiiiiiiii !
LES ŒUFS
Même si nous faisons l'effort financier d'acheter des œufs de plein air (ce qui est une belle arnaque puisque les poules se débrouillent seules et reçoivent le même complément alimentaire en grains que les poules de batterie), un œuf de ferme apporte LUI SEUL un vrai potentiel nutritif avec un taux de protéines égal à celui d'une viande de poids identique.
Si vous avez la curiosité de lire les études relatant la composition d'un œuf vendu en hyper, vous verrez que c'est un produit VIDE, il fera une omelette certes mais vous aurez faim une heure après ingestion...
Deux œufs fermiers aux jaunes fermes, larges et quasi oranges, mais c'est un super repas (avec du bon pain) !
LA SALADE
Tout contre la boucherie, se tient un magasin de fruits et légumes locaux.
Chaque jour, les petits producteurs arrivent avec leurs vieux fourgons et j'adore ce rassemblement sous casquettes de laine où aucune concurrence ne fait rage, bien au contraire ; la gérante fait couler le café, ça discute tasse en main, qui de ses soucis d'asticots dans les oignons, qui de ses carottes embourbées et qui de ses panais qui cette année ne sont pas bien gros... chacun ses misères et chacun tente d'aider l'autre par son expérience en la matière.
Sur l'étal extérieur, un des paysans dépose un cageot de salades frisées (illico, je visualise la vinaigrette bien aillée garnie de lardons dorés ou de quelques anchois à l'huile...)
Lorsque je saisis une salade, je suis époustouflée par sa taille, je me retourne donc vers le cultivateur :
-- Wahou !! Y a du lourd là ! C'est poussé avec ou sans Monsanto ? (oui je suis chiante !)
-- Elle veut me mettre en rogne la petite dame ? (rétorque le producteur tout en sortant un mètre-ruban de sa poche). Ici nous avons une terre très riche en humus qui convient parfaitement aux salades d'hiver qui ont besoin d'avoir chaud aux fesses !
Et regardez : 60 centimètres de diamètre... vous allez en manger pendant huit jours !!
-- Aucun problème, j'adore la frisée et pardon de vous avoir titillé ! Mais comment vous faites pour que ses feuilles, même les premières, soient aussi claires et souples ?
-- Il s'agit d'une semence ancienne que j'achète chez Kokopelli, elle demande beaucoup de temps et de soins pour sa croissance, mais la récompense tient justement dans la tendreté de la salade : Au lieu de payer une frisée pour n'en consommer que le cœur jaune, là vous pouvez tout manger avec le même plaisir...
Le prix : 2,70 euros. Et oui, il avait raison : j'en ai mangé pendant plus d'une semaine !
Mais comme elle venait d'être coupée, je n'ai eu aucune perte, jusqu'au bout elle est restée fraîche, tendre, croquante et nourrissante.
J'ai bien dû proférer 20 fois "Oh pitain, que c'est bon" en la mangeant mais c'est la vérité et cette saveur authentique.... je l'avais oubliée.
Alors oui, sur le coup, 2,70 € pour une salade ça fait frémir mais 2,70 divisé par 8 = 34 centimes par jour, hein !!!! C'est plus pareil.
Alors on en conclut quoi de tout ça ?
- D'abord qu'il est quasi INUTILE DE CUISINER si les aliments que l''on achète sont d'excellente qualité à l'état brut. Et ce que j'avance là n'est pas anodin, relisez voir, c'est même énorme ^^
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Que manger souvent les mêmes produits n'est pas lassant puisque c'est un immense plaisir renouvelé et même attendu avec impatience.
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Que les choses les plus simples sont les meilleures.
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Que se rendre ensuite dans un supermarché devient une punition, un écœurement.
J'ai été obligée de " descendre à la ville " pour les articles de droguerie et de bricolage ; en passant devant les rayons alimentaires j'ai réalisé qu'avant, je ne les voyais pas tels qu'ils sont réellement parce qu'ils faisaient partie de mon petit univers : Matières plastiques toxiques à gogo, tout pré-râpé et pré-emballé, tout baignant dans des liquides indéfinissables très riches en saumures et autres poisons.
Ce n'est pas vraiment une prise de conscience mais plutôt une sensation de tromperie tentaculaire qui encourage à la paresse et à la dépense. -
Que je dépense beaucoup moins d'argent en mangeant sain et bio !!
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Curieusement (?), alors que je m’apprêtais à consulter un gastro-entérologue parce que je ne digérais plus rien (je n'y parvenais que grâce au Citrate de Bétaïne) tous mes symptômes ont disparu.
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Curieusement (bis) mes douleurs articulaires sont atténuées... Elles ne me quitteront jamais mais si je peux me passer d'anti-inflammatoires, autant dire que je ne me ferais pas prier.
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J'ai perdu du poids, un comble en mangeant de la charcuterie et du pain, n'est-ce pas ? Mais non, puisque ces produits ne contiennent pas plus de graisses et de sucres qu'il n'en faut et que gras et sucres sont naturels !
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Je zappe le repas du soir sans le vouloir !!!! Si mon organisme est rassasié par l'alimentation du matin et du midi, il ne réclame pas. Donc, à quoi bon le saturer ? Je l'écoute et lui obéis.
Qu'est-ce qui peut sauver les citadins ?
LE MARCHÉ me semble-t-il, demeure le meilleur approvisionnement et si on a des thunes, les boutiques ou paniers Bio.
Sur un marché il y a des petits producteurs, il faut bien vérifier d'où ils viennent car la tromperie est partout mais celui qui affiche la photo de son poulailler et son adresse ne ment pas.
Sur un marché on achète du vrai, des produits qui ne pourrissent pas le lendemain, qui sont rassasiants à haut pouvoir nutritionnel.
Après..... on peut argumenter Impossible pour moi : Je travaille !
Dans ce cas, on profite d'un jour de congé pour aller au marché faire la connaissance des maraîchers ; ils sont habitués et heureux d'aider les femmes actives : Il suffit de s'arrêter le matin en passant pour leur déposer la liste des produits souhaités mais grâce à Internet et au téléphone, de plus en plus de producteurs proposent qu'on leur passe commande (ce qui évite un arrêt le matin au marché).
Il faudra bien sûr aller récupérer son panier entre 12 et 13 heures et régler sa note, mais avec un bonus fréquent : Un petit prix ou le cadeau de denrées fragiles qui ne supporteraient pas un remballage et un retour....
10:32 Publié dans Billet du jour... Bonjour !, Société | Lien permanent | Commentaires (45)
11/07/2017
Les français changent (vus du bout de ma lorgnette)
Simples observations de 150 000 vacanciers sur 5 mois de l'année, depuis 7 ans.
La première, la plus flagrante et la plus positive : Les jeunes (18-25 ans) fument et boivent beaucoup moins.
Mon "baromètre" est la plage au petit matin :
Les cadavres de Fanta sont majoritaires à ceux de Smirnoff, quant aux cigarettes, elles régressent très nettement même si la consommation d'herbe demeure constante avec même un public de plus en plus jeune ; on va dire que le petit joint reste occasionnel et lié à la fête, alors que le tabac était quotidien.
Mon employeur estival confirme ce constat global et il a plus de recul que moi puisque sa paillote fête 20 ans d'existence ; ses clients sont devenus fans de cocktails exotiques sans alcool mais avec "mise en scène" (couleurs étagées, fruits rares, verres élégants et lumineux, accompagnements décoratifs et comestibles, etc...).
Ils sont plus dans la dégustation de produits naturels que dans l'alcoolisation brutale et ce n'est pas par économie, un cocktail de luxe coûte plus cher qu'un shoot de Vodka.
Dans son établissement, il vend des cigarettes (uniquement aux clients). En 2000, il en commandait le double !
Et puis je vois bien toutes ces bandes de potes qui n'ont plus la clope au bec, c'est une évidence, même si les filles résistent ;-)
Le constat le plus étrange concerne les comportements :
Lorsque la crise financière a fait rage, il y a eu des réactions violentes (j'en avais écrit divers billets sur le site) :
Les gens gaspillaient à outrance comme pour faire un bras d'honneur aux restrictions, comme pour défier l'adversité et lui dire "je continue d'acheter et de dépenser coûte que coûte !".
Seulement voilà, vivre à crédit se paye tôt ou tard, les retours de bâtons ne se sont pas fait attendre plus de deux ans.
Avant, la plage était constellée de repas achetés et non consommés, les douches arboraient serviettes, shampooings, produits d'hygiène divers.... j'arrivais à collecter de quoi me doucher et me shampouiner pour le reste de l'année...
Je faisais des pleins cartons de belles serviettes que je donnais aux asso caritatives.
Aujourd'hui : RIEN, si ce n'est quelques flacons vides qui ont échappé à la poubelle.
Aux douches, on laissait ses chaussures, ses vêtements, son parasol, les jouets des enfants.... C'est fini ça.
Là, j'en veux pour preuve l'équipe de nettoyeurs de plage : Ils confirment et ne sont plus que 10 au lieu de 15.
Pourtant, le nombre de touristes n'a pas baissé, il s'est plus fractionné et étalé, les mois de mai et juin ayant remporté le pompon, septembre 2016 également. Les vacanciers restent moins longtemps en juillet-août (10 jours au lieu de 15) mais reviennent à l'occasion d'un long week end, une à trois fois l'an.
Lors de ces mini vacances, les jeunes couples, les trios de copines ou de copains utilisent Blablacar à fond ainsi que Airb&b.... les transporteurs classiques ainsi que les hôteliers souffrent.
Depuis la crise, les garçons se sont mis en cuisine, c'est une évidence que chacun traduira comme il l'entend !
Là, ce sont les traiteurs qui souffrent... quand les supermarchés font le plein.
Perso, j'adore voir ces nouveaux trentenaires prendre un air à la fois grave et gourmand en se penchant sur le rayon des fruits et légumes !
Ils sont sélectifs, favorisent les produits locaux et savent exactement ce qu'ils veulent en quantité et qualité... moi je dis respect !
Alors on dit quoi ? On pense quoi ?
Que les français sont devenus "sages" par obligation ? Qu'ils sont plus réfléchis ? Qu'ils ont trouvé les vraies valeurs de leur vie ? Que la menace terroriste a mis les pendules à l'heure ?
Ni mes amis commerçants, ni les résidents à l'année, et encore moins moi-même ne sommes sociologues pour tirer des conclusions, nous nous bornons à de simples constats qui sont pourtant linéaires et unanimes.
En parallèle (puisqu'un monde parfait ne peut exister) nous notons tous une recrudescence du petit vandalisme couplé à un égoïsme galopant et aveugle :
Les estivants seraient-ils seuls au monde ? Nuisances sonores à toute heure, dégradations, actes inconscients comme jeter des mégots incandescents du quatrième étage sur les terrasses des rez-de-chaussée.
Les coussins d'en-dessous prennent feu ? Rien à foutre.
On abandonne les sacs poubelles n'importe où (sauf dans les containers) ? Y a forcément du petit personnel qui nettoiera !
= Je suis en vacances, je paye donc je fais ce que je veux. Pourquoi irais-je me préoccuper de mon voisin ?
Cette tendance au mépris de l'autre est en constante évolution.
Dans mon smartphone adoré, j'ai toutes les réponses et toutes les solutions, je n'ai donc que faire de mon prochain.
On en est là ? Notre civilisation s'est réduite à ça ?
Ces comportements hyper égocentriques seraient-ils la conséquence de la théorie de l'enfant roi sacralisée par Dolto ?
La "génération Dolto", tout le monde en parle et tout le monde la montre du doigt.
Il y a une forme de mépris de son prochain, exacerbée par le fait d'être en vacances, de pouvoir "se lâcher" en toute impunité.
Qu'en pensent les amis gendarmes ?
Recrudescence des agressions gratuites, des incivilités et du vandalisme ? Incontestablement et 365 jours par an.
Baisse des braquages d'envergure ? Aussi (= moins de cambriolages et moins de vols de voitures).
Les délinquants étant peu ou pas alcoolisés, les gendarmes parviennent à discuter avec eux, certes, mais ils se heurtent à des murs creux qui ne veulent rien entendre.
Nous sommes à la mi-juillet, il n'y a presque plus de lampadaires de rue debout et éclairants, ils ont été le jouet nocturne de quelques bandes de sauvages.
Bon nombre de containers poubelles sont chaque matin renversés au sol, ce qui fait la joie des goélands qui étalent leur contenu sur plusieurs mètres carrés, donnant à la ville des airs de cataclysme.
Elle est laide ma ville la nuit.... dans quel état sera-t-elle fin septembre ?
Les abris-bus en verre sont lapidés, les vitres des voitures en lieux de stationnement sombre sont en mille morceaux...
Y aurait-il une épidémie de rage ?
Ce matin à 4 heures (comme tous les matins) alors que je réceptionnais des marchandises, le conducteur du gigantesque tracteur-balai nettoyeur de plage s'arrête boire son petit café, on prend un moment pour discuter.
C'est lui qui lance le sujet :
-- C'est quoi cette jeunesse qui ne s'amuse plus ? Où sont passés les campeurs sauvages qui squattaient les dunes ? Pourquoi cette plage est propre avant même que je la nettoie ?
Le barman (qui en a plein les bottes de sa nuit de labeur) et moi-même piquons du nez. Que répondre ?
Oui, les choses ont changé, rien n'est plus pareil, ça fait trois ans que l'on constate la fin du gaspillage mais aussi la fin de la joie de vivre et ça c'est beaucoup plus grave. Faire un feu de camp sur la plage entre potes, griller des Marshmallows, boire une bière en écoutant de la musique.... c'est une image qui a vécu.
Même les discothèques ne font plus le plein et doivent redoubler d'efforts thématiques pour attirer le client.
Et comme je suis une bavarde invétérée, je discute avec des vacanciers qui "bougent" ; ceux qui remontent d'Espagne ont fait le même constat sur les plages du bas Languedoc et de la Costa Brava.
Ceux qui viennent d'Italie ont trouvé la Côte d'Azur "tristounette" excepté dans les lieux catalogués "branchés" mais très privés.
Le jour se lève, la plage est propre, prête à accueillir bronzette, enfants joyeux et châteaux de sable.
La mer imperturbable en a vu de toutes les couleurs mais que verra-t-elle dans 5 ans ou dans 10 ans ?
Je ne sais pas ce que vous constatez chez vous, j'ignore quelle est votre opinion sur l'évolution des comportements de nos compatriotes mais je serais curieuse de la connaître....
06:30 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (42)