25/05/2018
Un peu de tout, un peu de rien...
D'abord, la photo d'un petit garçon qui a bien grandi :
Le "fruit" d'Alexis et Caroline dans une roue d'avion au Musée de l'Air.
Dis donc, t'as réussi ton coup mon ami, Jean est magnifique (et de plus en plus blond ou je délire ?)!
Changement de décor pour une balade à buts multiples.
Ça, c'est la fleur du Ciste que depuis ma plus tendre enfance, je nomme "Mon petit œuf au plat" !
Je voulais vous montrer comment j'achète la salade : En mode rustique !
Arrachée avec sa motte (débrouille-toi avec la terre ;-) le tout enroulé dans une feuille de papier journal...
Une salade de jardin n'a aucune comparaison gustative, sa saveur est unique.
Cette "feuille de chêne hussarde" est épaisse, presque dure, juteuse et parfumée. Un bonheur.
Très précoce (on la trouve plutôt en été) la Sauge des Prés est une splendeur d'un bleu électrique lumineux.
Tentative de sirop de fleurs d'Acacia (faux robinier). Nulle. Parfum trop fragile, il ne résiste pas à l'eau chaude. Donc, j'ai décidé de congeler ses fleurs pour voir si elles parfumeront une carafe d'eau plus tard, en été...
Heu... chez moi ça devient l'antre de la sorcière ; il y a de tout partout, des trucs qui sèchent, des machins qui trempent, des bidules suspendus.... Pfiouuu je me fais peur !
Cueillette de petits pois sauvages !!!
Allez zou, y en aura bien un ou une (au moins) pour se moquer et me dire qu'avant de remplir une marmite, je peux en ramasser pendant 15 jours !
Effectivement, le petit pois de la Gesse (l'ancêtre de nos pois cultivés) ne mesure guère plus de 4 cm ^^
Je n'avais pas de pièce de monnaie sur moi pour placer une échelle de grandeur sur la photo, dommage.
Zoom sur le petit pois des bois !!!
N'empêche que c'est un régal à grignoter en marchant, vous vous souvenez de la saveur d'un petit pois frais arraché au potager du grand-père et croqué comme un bonbon ? Et bien c'est idem : Du sucre, du goût de fraîcheur verte...
J'en profite pour mettre l'accent sur une notion très importante :
Lorsque l'on mange IMMÉDIATEMENT des petites choses crues prélevées dans la nature, si peu que ce soit, on bénéficie d'un apport hyper concentré de vitamines pures, d'oligo-éléments puissants que l'on n'absorbera jamais autrement.
Même en culture de légumes bio, l'eau d'arrosage est-elle toujours saine ?
Et puis bio ou pas, chaque heure qui sépare le végétal de sa consommation en détruit les principes actifs, il faut être bien conscient de cela.
Donc, on peut se soigner préventivement en marchant !
En terrain relativement plat, une petite cascade alimente une cressonnière ! Alors ça, j'adore.
Na ! Une jolie botte de cresson pour midi !
Il est une grande loi pour les cueilleurs invétérés : NE JAMAIS RENTRER BREDOUILLE... je n'y déroge pas !
Si vous ne pouvez pas vous lancer dans des préparations compliquées, cueillez au moins quelques corymbes de sureau pour les mettre à sécher en lieu sombre. Les fleurs se détacheront des pétioles très facilement ensuite mais Tomyam m'a appris qu'on pouvait les laisser en l'état (à stocker en gros sachets kraft) pour immerger le corymbe entier et sec dans une tasse d'eau frémissante.
On prévoit ainsi ses futures tisanes médicinales car la fleur de sureau est sudorifique, fébrifuge, recommandée contre les attaques hivernales (rhume, bronchite, grippe) mais elle est aussi une alliée de choc pour soulager les douleurs articulaires.
Et en plus, la tisane de sureau sucrée au miel est un pur délice !
La Valériane (ci-dessus) est appelée aussi "herbe aux chats" car son odeur forte attire les greffiers qui se vautrent dessus et ronronnent comme des fous (excited cats (^_^).
On pourrait être tenté d'en cueillir pour de futures tisanes soporifiques, la Valériane étant un grand classique connu de tous les insomniaques.
Mais hélas ce n'est pas la fleur qui est somnifère, c'est la racine qu'il faut arracher (et ce n'est pas une mince affaire car très profonde et pivotante) puis sécher et réduire en poudre.
Donc dans ce cas, on fait confiance aux gélules de Valériane vendues en pharmacie !
Du vert, toujours du vert.... certes la verdure me manquait mais j'ai eu envie de gravir les cols pour trouver le "désert" cévenol, là où le vent souffle si fort qu'aucun végétal de plus de 50 cm de haut ne peut survivre.
Ce lieu précis se nomme "Peyrefiche" (Pierres plantées).
Les bergers qui produisent des fromages de chèvre et de brebis (qualité supérieure) montent ici avec leurs troupeaux.
Le maquis constitué de plantes grasses et aromatiques procure au lait des parfums inouïs, ces principes s'appliquent au fromage corse, le Brocciu, dont la saveur est inimitable.
Ici, parmi les "menhirs" on a l'impression délectable d'être seul au monde...
MAISON !!!!!!
Avant d'atteindre le plus haut sommet (1567 mètres), ma 4 chevaux avait besoin d'une halte ^^
J'espérais bien (pour changer un peu du végétal) rencontrer en altitude une faune protégée comme l'Aigle Royal, le Faucon Crécerelle mais j'ai dû me contenter d'une buse acariâtre (elle ronchonnait) qui a décollé trop vite pour que je la photographie.
Par contre lui -le grand lézard vert- se pétait une sieste au soleil. Normalement il n'a pas les joues bleues mais là c'est la saison des amours, du coup il se pare magnifiquement !
Ses doigts sont semblables à ceux du gecko : Constitués de lamelles adhésives et non de griffes comme le lézard commun, celui "des murailles".
Finalement..... les animaux mâles ne feraient-ils pas plus d'efforts de séduction que les mâles humains ?
La question reste posée ^^
ÉDIT DU 26 MAI :
Une petite récolte de fraises des bois et de cerises.... 12 ans que je n'avais pas cueilli de fraises des bois et chaque année à cette époque, j'y pensais fort...
Problème, ces saletés d'orties s'insinuent entre les fraisiers, même à travers les gants, elles m'ont piqué ces garceries !
A moins qu'elles soient mises là par le bon dieu pour protéger les petits fruits rouges des méchantes cueilleuses ^^
04:23 Publié dans Acacia, Aux petits soins, Fleurs, Je cueille, Recettes de Tisanes, Sureau | Lien permanent | Commentaires (23)
23/05/2018
C'est tellement beau !
Je ne résiste pas à vous montrer deux trucs insolites photographiés ce matin tôt :
Un champignon en dentelle corail ! Son nom vernaculaire est le Clathre Rouge mais on aime bien l'appeler aussi Clathre Grillagé ou encore Cœur de Sorcière ^^.
Son architecture bizarroïde surprend toujours le promeneur, d'autant qu'à l'état jeune, on dirait un œuf !!
Même s'il est classé comestible (ce qui ne signifie pas savoureux mais inoffensif ;-) on le laisse aux mouches qui s'en régalent !
En bordure d'une route assez fréquentée (puisqu'elle mène au Mont Aigoual) il y a une maison dont le propriétaire est encore un "Alexandre le Bienheureux".
L'homme a installé devant sa porte un étalage sommaire de plants de tomates :
Sur la droite de cet étal, agrafée à une cagette, voici l'affiche que l'on peut lire (en pardonnant mille fois les fautes, bien sûr) :
J'EN PLEURERAI !!!
Faut bien savoir que la-dite "boite aux lettre verte" n'est pas... fermée à clef.
Après avoir vu ça, on peut tous passer une bonne journée !
10:07 Publié dans Billet du jour... Bonjour ! | Lien permanent | Commentaires (34)
22/05/2018
L'histoire du cabas
On a aperçu ce sac à malices dernièrement dans un billet :
Il est léger, profond, pas trop grand, solide et très poétiquement décoré mais il a aussi une histoire.
En la racontant, je le montrerai sous toutes ses faces...
Lorsque je suis arrivée à la Grande Motte en 2010, c'était en pleine période de rentrée scolaire ; période où les enfants rangent leur chambre et font du tri, il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que le container poubelle de la résidence regorge de vieilles trousses, classeurs légèrement abîmés, cahiers, etc...
Au passage, j'ai fait provision de quantités de papiers à un point tel que je n'ai plus acheté une seule feuille en 8 ans ! Toujours au passage, je ne comprends pas qu'on jette du papier neuf, mais le classeur est foutu en l'air, son contenu aussi...
L'histoire du cabas a commencé avec une paire de rollers en ligne.
En descendant mon sac poubelle, je trouve un jeune garçon d'une douzaine d'années en train de jeter ses rollers. Un seul coup d’œil suffisait pour voir qu'ils étaient neufs.
Et ça, ça ne passait pas (ça ne passe pas mieux aujourd'hui ^^)
- Bonjour, ils sont neufs ces rollers, pourquoi tu les jettes ?
- Bin... ils me vont plus... au cas où vous auriez oublié, les enfants ça grandit aussi des pieds !
Le gosse est effronté, fringué tendance, mignon, coupe de cheveux à la mode, il pue le fils de bourge à plein nez.
- La vieille qui perd la mémoire s'appelle Maryse, et le gamin mal élevé se nomme comment ?
- Émilien.
- Je ne suis pas vraiment enchantée de te connaître... Tu as pensé un instant qu'un autre enfant serait heureux de posséder d'aussi beaux rollers ? Tu es conscient que certains n'ont pas assez d'argent pour en acheter ?
- Les pauvres je m'en fous !!
- Ça, tu vas regretter de l'avoir dit, essaye au moins de réfléchir à tes paroles. En attendant, si tu permets, je récupère tes rollers pour les apporter chez Emmaüs, ils feront le bonheur d'un gamin moins riche que toi... et pas forcément plus con.
L'intérieur du sac est décoré aussi....
Chaque fois que je descendais ma poubelle, je récupérais des jeux neufs ou très peu servis, forcément ceux d’Émilien, il n'y avait pas d'autre gamin dans la résidence.
Et puis un jour, je trouve le fameux cabas rempli de ce qu'achète une mère à son fils pour qu'il "passe le temps" sauf que.... pas toutes les mamans ont les moyens de payer le top de la qualité.
Le sac contenait un coffret de pastels de chez Sennelier, des carnets de papiers Ingres, des gouaches, des tubes de peintures acryliques même pas entamés, des pinceaux Rembrandt encore sous blister... A vue de pif, le cabas cumulait 500 euros de matériel artistique haut de gamme.
Le sentiment que j'éprouvais alors était mitigé : à la fois du dégoût et de la joie.
Mais d'emblée, je ne fis pas attention au contenant, le voyant comme un sac de supermarché, seul le contenu me donnait le frisson...
Une face du sac.
La fois suivante où je croisais Émilien au local poubelle, je ne le saluais même pas, ce gosse m’écœurait.
C'est lui qui m'aborda :
- Bonjour Maryse, ça va ?
- Oui merci..... Tu viens te débarrasser de quoi aujourd'hui ? Tu sais Émilien, j'habite au 23, je me demande si tu ne devrais pas m'amener directement tes rebuts...
- Maryse, c'est quoi Emmaüs ?
- Ah... tu as réfléchi donc... c'est bien.
Et j'expliquais le concept de l'Abbé Pierre mais aussi la joie d'un gosse qui m'avait vu arriver pour déposer les rollers. Un enfant très doué en glissades dont le sourire faisait plaisir à voir quand sa maman a donné 5 euro pour qu'il les emporte.
- Et si je rassemblais mes anciens jeux dans un carton, je pourrai vous les donner ?
- Bien sûr, c'est une excellente idée, je peux aussi t'emmener chez Emmaüs, pas pour te déposer, personne ne voudrait d'un gamin aussi méprisant que toi, mais pour que tu vois, tu comprendrais ainsi que tout le monde n'est pas né sous une bonne étoile...
L'autre face...
Pendant plusieurs semaines, je n'ai plus rencontré Émilien et je n'ai plus rien trouvé à la poubelle qui me fasse penser à lui. Et puis un jour "toc-toc" à ma porte, c'était lui et... sa maman.
- Entrez, entrez !
Le discours de la mère était édifiant : Pas assez de temps pour s'occuper de son fils, son père c'était pire mais avec l'argent on lui achète des dérivatifs, heureusement qu'on peut... etc... etc...
Un flot de paroles sous forme d'excuses qui n'a eu qu'un seul effet sur moi : Me rendre quasi muette :
- Si Émilien prend conscience de la valeur des choses, c'est déjà bien. Avec votre permission, je l'emmènerai déposer ses vieux jouets chez Emmaüs.
La maman hocha la tête en signe d'accord.
Même les côtés sont décorés, les anses et le dessous aussi !
J'ai donc conduit Émilien et ses jouets chez Emmaüs, c'est lui qui a fait l'action de donner mais je guettais discrètement chacun de ses regards, chacune de ses expressions.
Il a vu des gens négocier un achat à un euro, il a vu des habits de marque vendus 3 euros, il a trouvé les employés "un peu chelou", cela m'a fait sourire et permis d'expliquer ce qu'était la réinsertion.
Émilien et moi sommes devenus "amis", je lui ai fait découvrir des activités qui ne s'achètent pas comme la pêche à la ligne, la pêche à pieds, la reconnaissance de la faune par les traces dans le sable, il a vu et photographié la grande Couleuvre de Montpellier lovée dans la dune... et moi j'ai gardé ce cabas en souvenir d'un gamin qui était infecte... mais seulement par mimétisme.
Le fameux sac a été crée par une styliste pour les Éditions La Marelle (c'est écrit dessous ;-), il était collector et offert quand les achats de livres dépassaient une certaine somme.
Je l'adore même s'il commence à montrer quelques signes de fatigue. Faut dire qu'il a connu les palourdes dégoulinantes d'eau salée, les coquillages ensablés autant que toutes sortes d'herbes folles !
05:52 Publié dans Billet du jour... Bonjour ! | Lien permanent | Commentaires (19)